Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Il est 7h41, Philippe Pujol, bonjour.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous, Philippe, vous êtes journaliste-écrivain pris Albert Londres, auteur de Cramé, les enfants du monstre, aux éditions Julliard, troisième volet de votre trilogie sur le trafic de stupéfiants à Marseille, anglais cette fois sur les enfants au cœur du trafic.
- Votre livre est sorti début septembre.
- Alors, nous avons appris ces derniers jours ce qui s'est passé à Marseille avec cet enfant de 14 ans, recruté comme tueur à gage, mineur du Vaucluse, passé de petit revendeur de cannabis à tueur à gage, donc né en 2010.
- Cet adolescent, pré-adolescent, avait déjà été interpellé sur des points de deal dans le Vaucluse, puis à Marseille.
- Il a été contacté sur Snapchat par un détenu qui se revendique de la DZ Mafia.
- Il a accepté le contrat.
- Sa mission était de tuer un trafiquant concurrent en échange de 50 000 euros en liquide, frais d'hôtel déduits.
- L'adolescent, finalement, a tué un chauffeur VTC totalement étranger au narcotrafic.
- Philippe Pujol, c'est effroyable, mais la jeunesse de ces trafiquants, de ces tueurs à gage, ne vous surprend plus ? Non, puisque vu le fonctionnement désormais d'un réseau de stupes, on va chercher les personnes les plus manipulables et les plus vulnérables.
- Donc, que ce soit un enfant, parce qu'en effet, ce n'est même pas un ado, c'est un enfant, c'est quelque chose qui est à la fois surprenant parce que c'est choquant, et à la fois pas surprenant d'un point de vue pragmatique de réseau, de réseau de stupes, parce que c'est un enfant qui va être manipulable.
- En plus, il a quand même des problèmes psy avérés, on commence déjà à le voir.
- C'est un enfant qui vient de l'aide sociale.
- L'enfance, l'ASE, dont les parents sont en prison, c'est quelqu'un qui est de toute façon déjà depuis longtemps dans une sorte de déviance et qui n'a pas été pris en charge comme il faut.
- À quel moment, je n'en ai aucune idée, mais en tout cas, il n'a pas été pris en charge et il a été pris en charge par les réseaux de stupes.
- Par contre, le réseau de stupes, il a tout intérêt à faire travailler les gens le moins cher possible, voire gratuitement, et embaucher un enfant comme ça, c'est la certitude de ne pas le payer puisqu'il se fera choper de toute façon.
- Donc, c'est quelque chose qui se fait maintenant, d'embaucher un maximum de gens que j'appelle vulnérables.
- Par exemple, l'appétence à la violence, c'est une vulnérabilité, ce n'est pas normal d'être violent.
- Et normalement, ça devrait être traité psychiatriquement parlant.
- Or là, le réseau le récupère.
- Donc, ça passe là, ce coup-ci, c'est passé par un canal Snapchat.
- D'autres fois, ça passe directement de rencontre après rencontre.
- En tout cas, c'est la recherche de la personne vulnérable dans le sens qu'il y a un problème qui va pouvoir être exploité.
- Donc là, de la violence,...
Transcription générée par IA