Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Patrick Roger.
- Il est 7h39 sur Sud Radio.
- Nous allons nous intéresser à ce qui donne un peu la migraine à certains politiques, c'est le Doliprane.
- L'État devient actionnaire finalement du fabricant du Doliprane qui va passer sous contrôle américain.
- Ça a été confirmé ce week-end.
- Nous en parlons avec un spécialiste, Marc Ivaldi, qui est professeur à la Toulouse School of Economics, spécialiste d'économie industrielle.
- Bonjour.
- Bonjour.
- Donc l'État a décidé de rentrer dans cet actionnariat, d'être présent et de mettre un peu la main à la poche.
- Est-ce que c'est la bonne décision qui a été prise selon vous ? Au moment où on a 3200 milliards de dettes, un trou pas possible budgétaire et qu'on demande des efforts à l'État, que l'État investisse dans une entreprise qui marche bien, ça paraît… C'est un peu extraordinaire.
- Comme disent les agriculteurs, on marche sur la tête.
- On est en train de, finalement, d'une certaine manière, de subventionner une entreprise qui n'a pas besoin d'argent ou alors de subventionner un fonds d'investissement américain.
- Ça n'a pas de sens.
- Oui, alors sur un plan politique, on dit qu'on le fait pour garder une forme de souveraineté, du contrôle, d'opération.
- C'est là qu'est le fabricant du Doliprane.
- Écoutez, Sanofi garde, dans la formule originelle, Sanofi gardait 50% de l'entreprise.
- On peut penser, évidemment, que les managers de Sanofi auraient tout vendu aux méchants américains.
- Mais ce risque était faible, justement, parce que l'entreprise rapporte beaucoup d'argent.
- Et ce qui intéresse le fonds d'investissement américain, c'est de récupérer des dividendes.
- Donc, il n'y avait, à mon avis, aucun risque majeur.
- Et d'autre part, ce n'est pas une entreprise stratégique.
- Vendre du packaging n'est pas stratégique.
- Ce qui est stratégique dans le Doliprane, c'est le paracétamol.
- Il est actuellement produit en Chine.
- Et on est en train de construire une usine.
- Une usine en France pour le produire.
- Donc, il n'y a aucun enjeu stratégique dans cette affaire.
- Oui, ça, je précise ce que vous dites, Marc Ivaldi.
- Il va y avoir une usine de paracétamol, une usine européenne, qui va avoir le jour à Toulouse l'année prochaine, c'est ça ? Qui est portée par une start-up, Ipsofen, qui vise à garantir cette fameuse souveraineté pharmaceutique.
- Donc, vous dites, il n'y avait pas péril en la demeure pour arriver à entrer, dans ce capital dopé-là, quoi, par l'État.
- Je répète ce que j'ai dit.
- On est en train d'investir dans une entreprise qui marche bien.
- Et il n'y a aucun enjeu de souveraineté là-dedans.
- Ce qui est important pour l'État, c'est de financer la recherche future, les médicaments contre le cancer, les maladies immunologiques, qui coûtent très très cher en termes de recherche et de développement.
- À l'époque, à l'heure où on a un énorme déficit et où il va falloir que les Français et les entreprises françaises fassent un effort, ça paraît assez incompréhensible.
- Oui, c'est...
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