Par Jean-Jacques Bourdin avec Eric Daniel-Lacombe
Crues en Espagne : La France exposée dans l'indifférence ?
Crues meurtrières en Espagne : Partout en France, le même danger existe. Plus d'un Français sur quatre est menacé par les inondations
Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Avec nous donc Éric Daniel Lacombe, qui est architecte, docteur en urbanisme. Merci d'être là encore une fois.
- Vous créez des quartiers pour résister aux inondations. A Romorantin, par exemple, dans le Loir-et-Cher, c'est ce que vous avez fait.
- Vous redessinez, vous transformez des villes. Vous faites ça partout en France. Vous faites ça à Trèbes, actuellement dans les Pyrénées-Orientales.
- Trèbes qui avait été envahie par les eaux. Vous travaillez dans la vallée de la Roya. Vous avez redessiné combien de villages là-bas ? 10 villages. 10 villages. Vous travaillez sur de très nombreuses communes. Vous êtes l'un des grands spécialistes en France de ces questions.
- Alors pour regarder ce qui s'est passé à Valence... Valence, ce n'est pas de la submersion. La submersion, c'est l'eau qui vient de la mer, c'est ça ? Oui. Alors que là, dans les vallées de l'Espagne, ça a été des crues rapides, voire torrentielles. C'est-à-dire que 50 cm...
- Je préfère parler en centimètres parce que c'est plus à l'échelle humaine. C'est la hauteur d'une chaise. 50 cm sur tous les reliefs qui vont finalement border la Méditerranée depuis l'Espagne jusqu'à l'Italie en passant par la France. Voilà le territoire dont on parle en ce moment. 50 cm d'eau sur des pentes qui vont de plus en plus vite et qui, à un moment donné, emportent les bouts, les arbres, les rochers et traversent les villages. Au milieu des villages, voilà les images. Des voitures sont là, garées, à attendre.
- Que cette eau les emboutisse, fasse des projectiles, tue, renverse les gens, y compris ceux qui sont dans les voitures.
- Oui, parce qu'on peut mourir de noyade, mais mourir percuté par... C'est vrai, des projectiles.
- C'est exactement le problème. De grosses pierres qui sont emportées par le courant, des voitures emportées par le courant.
- Et c'est ça qu'il faut comprendre. C'est-à-dire qu'on est dans un rapport à la nature, alors que moi, architecte, chaque fois qu'un événement comme ça se passe, on me dit « Éric, il faut séparer les gens de la nature ».
- Il faut séparer les gens de la nature pour les mettre à l'abri. Non. Il faut que les gens, bien sûr, puissent se mettre à l'abri.
- C'est la première adaptation qu'il faut raconter après des événements. Pareil, comment on passe à l'étage, comment on ne prend pas sa voiture, comment la voiture est rangée dans un endroit où elle ne deviendra pas un projectile. Il faut qu'on comprenne la moindre goutte d'eau pour pouvoir avoir la bonne réaction.
- Éric Daniel Lacombe, quand je regarde les images vues sur ce qui s'est passé à Valence, je me pose des questions.
- La première question, c'est pourquoi la force du courant ? Pourquoi est-ce que le courant...
- Il est si fort, capable d'emporter, mais de tout emporter sur son passage.
- Vous imaginez ce que peut être 50 cm d'eau, la vitesse des pentes, ce sont des vagues plus rapides que les submersions.
-...
Transcription générée par IA