Par Jean-Jacques Bourdin avec Sylviane Giampino
Étude inquiétante : Les enfants ne sortent plus dehors
Selon une étude approfondie du Haut de l’Enfance et de l’Adolescence, les enfants et les adolescents sortent de moins en moins dehors
Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Il est 7h40, merci d'être avec nous.
- Deux ans de travail et un rapport inquiétant, étude du Haut Conseil de l'Enfance et de l'Adolescence, dévoilée ce mardi.
- Sylviane Giampino, bonjour.
- Bonjour.
- Vous êtes psychologue pour enfants, présidente de ce Haut Conseil, auteure de l'étude « Quelle place pour les enfants et les adolescents dans les espaces publics ? » Les enfants, conclusion de votre rapport, les enfants sont la plupart du temps à l'intérieur.
- Et les premiers responsables sont les parents ? Alors, on ne peut vraiment pas dire ça.
- Allez-y, Sylviane Giampino, qu'est-ce qu'on peut dire alors ? Le phénomène de retrait des enfants de l'espace public et de la nature, y compris en milieu rural d'ailleurs, est lié à une évolution des modes.
- De vie, de manière générale, puisqu'on fait de plus en plus de choses depuis la maison, vous le savez.
- On se socialise, on se fait des amis, on utilise des liens familiaux, on commande ses courses, on choisit sa dépôt, etc.
- Et puis, il y a aussi quand même un autre phénomène qui est que l'investissement dans le virtuel, le temps passé… Devant les écrans.
- Devant les écrans, évidemment, c'est dangereusement augmenté.
- Mais là, ne me dites pas que ce ne sont pas les parents qui sont responsables, là, en l'occurrence.
- En l'occurrence, on est passé en une génération, vraiment, à un état d'esprit où il était bon que les enfants sortent dehors, aillent jouer dehors, voient leurs copains dehors, à un moment où la présence des enfants dans l'espace public, sans leur famille, est devenue inquiétante, voire un peu répréhensible, comme si les parents étaient défaillants.
- Donc, il y a une nouvelle mauvaise image de l'enfant dehors.
- Et puis, il y a quand même des phénomènes qui sont plus larges que cela.
- C'est-à-dire qu'on est de plus en plus dans un repli individuel.
- Où chacun est responsable de sa propre vie, de sa réussite, de ses échecs, de ses propres enfants.
- Et où, à l'extérieur, le regard des adultes sur les enfants et les adolescents a diminué, voire la liberté d'intervenir s'il y a un souci.
- Voilà.
- Ça veut dire que quand on voit des enfants dehors...
- Jouer dans un parc, on se dit, mais qu'est-ce qu'ils font là, quoi ? Parfois, ça peut arriver.
- Il y a une peine de confiance dans l'extérieur, si j'ai bien compris.
- Absolument.
- C'est pour ça que l'axe majeur du rapport, c'est d'examiner comment on peut transformer la ville de telle sorte que ça devienne à nouveau une ville habitée.
- Oui, je comprends.
- Il y a plusieurs enjeux sur cette affaire des enfants d'intérieur.
- C'est qu'on a quand même des enjeux.
- De santé ? Évidemment.
- La sédentarité, problème de croissance, obésité, diabète, santé mentale.
- Absolument.
- Puis les risques d'asthme sont augmentés, la qualité du sommeil, donc la nutrition, donc les apprentissages.
- Et puis, sur la santé mentale, il y a bien-être, la confiance en soi, l'anxiété, mais aussi...
Transcription générée par IA