Par Jean-Jacques Bourdin avec Jean-Claude Félix-Tchicaya
Soudan : 150 000 civils tués, la guerre oubliée
Les guerres en Ukraine et au Proche-Orient rendent invisibles le conflit au Soudan : Depuis le 15 avril 2023, il pourrait avoir causé la mort de plus de 150 000 civils
Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- 150 000 civils tués. Une guerre oubliée.
- 25 millions de personnes, des hommes, des femmes, des enfants, souffrent d'un conflit oublié dont on ne parle jamais.
- Ce qui se passe au Soudan. Et je suis très heureux, ce matin sur Sud Radio, de recevoir Jean-Claude Félix Tchikaya qui est chercheur à l'Institut de Prospective et Sécurité en Europe. Bonjour.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous. Souffrance liée à la famine, à l'exil, des populations qui sont déplacées.
- C'est horrible ce qui se passe au Soudan. Tout cela parce que deux généraux, deux généraux se battent à mort.
- Pourquoi ? Pour le pouvoir et pour l'argent, pour les ressources de ce pauvre pays.
- Ressources qui ne vont pas à la population.
- C'est exactement ça. Rappelez que le Soudan est le troisième plus grand pays d'Afrique.
- Juste après le premier, c'est l'Algérie, après les RDC et le Soudan.
- Un conflit sous cloche. Dixit, l'ONU, le secrétaire général de l'ONU, M. Guterres, qui dit bien que c'est une crise mondiale armée la plus grave du moment.
- Donc elle est mise dans l'ombre par rapport au conflit proche-orient et en Ukraine.
- Et il est mis quasiment sous cloche. Vous l'avez bien dit.
- Donc à peu près, le Soudan a à peu près 50 millions d'habitants.
- 25 millions de Soudanais sont concernés.
- Et ça s'étend jour après jour sur tout le pays.
- Khartoum, qui était avant, parce qu'il y a déjà eu beaucoup de conflits au Soudan, est concerné par cette guerre fratricide.
- Une ville admirée, qui est une belle ville.
- Une guerre fratricide entre deux généraux qui étaient amis.
- Alors deux généraux, qui sont ces deux généraux ? Ils étaient amis ? Alors ils étaient amis. Donc M. Emeti, de force dite d'action rapide, qui était le bras armé de l'ancien dictateur El-Bechir, qui est resté pendant 30 ans, en 2019.
- Il a été, après une révolution populaire remarquable, il a été donc destitué et il est incarcéré.
- Donc le pouvoir civil a peut-être fait l'erreur en montant un pouvoir bicéphale avec les deux militaires qui étaient le bras armé contre les manifestations pro-démocratie.
- Il faut dire que le Soudan, l'armée est très ancrée, notamment, je veux parler d'Adlon, de M. El-Bourane, dite le général armé de l'armée régulière, mais qui fait preuve d'actions plus qu'irrégulières.
- Donc il y a des massacres, des viols.
- Donc face à face, c'est deux généraux.
- Face à face, deux généraux.
- Le général Bourane, c'est ça ? Et le général Daglo, dit Emeti.
- Daglo, dit Emeti.
- Dit Emeti.
- Ils sont face à face.
- Et ils sont l'un comme l'autre, soutenus par de nombreux pays étrangers.
- Oui, je peux soutenir pour M. Emeti, donc les Émirats, le Tchad, la Libye, par l'intermédiaire du général Haftar, la Russie, donc avec Wagner.
- La Russie soutient.
- Wagner, qui est l'armée un petit peu protectrice des minerais.
- Il faut savoir que le minerai, sur le plan mondial, les prix augmentent.
- C'est quel minerai ? Alors,...
Transcription générée par IA