Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Maya Khadra, bonjour. Bonjour.
- Merci d'être avec nous, journaliste indépendante franco-libanaise, spécialiste du Moyen-Orient.
- Maya Khadra, je m'amuse, je ne m'amuse pas, mais quand je regarde les réactions en France après la chute d'Assad, réaction d'Elefi, réaction de Jean-Luc Mélenchon qui se réjouissent de la chute d'Assad, réaction de Thierry Mariani, SOS chrétien d'Orient, tout ceux qui sont allés manger dans la main d'Assad, qui étaient des soutiens d'Assad, qui aujourd'hui retournent leur veste.
- C'est extraordinaire, non ? Maya Khadra, ça vous fait sourire ? Ça me fait sourire en fait, et je m'attendais très sincèrement à ce retournement de veste parce qu'on y a assisté au Moyen-Orient aussi, en Syrie, tous ceux qui appuyaient ce régime ont retourné leur veste et ont accueilli à bras ouverts les rebelles, au Liban, tous ceux qu'on appelait les collaborateurs ou les pions du régime, même Syriens, pareil, ils ont été plus discrets parce que quand même ils ont tricoté leur propagande pendant des décennies et en France, je me suis vraiment attendue à ce retournement de veste parce que c'est des gens qui, pour des raisons électoralistes, veulent sauver peut-être la face aujourd'hui au risque de tomber dans toutes les contradictions.
- Et Rima Hassan, Rima Hassan ! Qui ne sait jamais qui est né en Syrie et qui ne s'est jamais prononcé sur la crise syrienne, ni sur les prisons, les abattoirs de Bachar el-Assad, Mazé, Saïd Naya, elle ne s'est jamais prononcée sur l'utilisation des armes chimiques qui sont interdites par le droit international, par le droit de guerre.
- Et donc là, je trouve qu'il y a quand même une certaine forme d'hypocrisie.
- Oui, Assad qui a tué 500 000, au moins 500 000 Syriens, qui a utilisé des armes chimiques, était un dictateur sanguinaire.
- Vous parliez de la prison de Saïd Naya, qu'est-ce qu'on a découvert après la chute d'Assad dans la prison de Saïd Naya ? On a découvert l'horreur.
- À la prison.
- Et j'ai eu des informations d'amis, des confrères qui étaient sur place ou pas trop loin, qui racontaient l'histoire de ces enfants qui sont nés en prison.
- Ces enfants qui n'ont jamais vu la lumière du soleil, qui n'ont jamais joué au ballon, qui n'ont jamais côtoyé d'autres enfants.
- Ils sont nés dans l'horreur.
- C'est les enfants des viols en fait, c'est les soldats syriens, c'est les geôliers qui violaient les femmes, les femmes détenues.
- Qui détenaient des femmes, qui les violaient, des enfants sont nés et ont toujours vécu dans un cachot.
- Dans un cachot.
- Dans le noir.
- Il y a même dans cet énorme cachot qu'est la prison de Saïd Naya, un souterrain qu'on appelle les chambres rouges.
- C'est là-bas où toutes les pires détortures étaient exercées.
- Et on cherche encore parce qu'il y a des informations qui disent que les soldats d'Assad avaient fermé tous les accès à ce souterrain.
-...
Transcription générée par IA