Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Nous recevons ce matin Olivier Masse, ancien agent de la DGSE.
- Olivier Masse, bonjour.
- Bonjour.
- Alors, rappelons, la DGSE, c'est le contre-espionnage ou...
- C'est le service extérieur de la France.
- Service extérieur de la France, c'est-à-dire que...
- Service secret.
- Oui, c'est un service d'espionnage.
- C'est un service d'espionnage, bien sûr.
- Service d'espionnage.
- Et d'action, aussi.
- Et d'action, oui.
- Oui, Olivier Masse, vous étiez basé au Liban, vous étiez aussi fréquemment en Syrie.
- Vous recrutiez des sources, c'est-à-dire ? Oui, c'est-à-dire pendant toute la guerre civile, on essayait de bloquer ce régime d'Assad et on essayait de renseigner nos autorités sur ce régime.
- Et donc, eh bien, l'ambassade de France, à Damas, elle avait fermé.
- Elle a fermé assez tôt, en 2012, au début de la guerre civile.
- Et donc, fermeture de l'ambassade, ça veut dire fermeture du poste.
- Déjà.
- Donc, on ne peut plus travailler.
- Donc, il a fallu travailler sur les pays autour, périphériques.
- Et c'est ce qu'on faisait.
- Donc, on a recruté des sources humaines, des gens proches du régime d'Assad, idéalement aussi des services de renseignement syrien, pour pouvoir mettre en avant, dénoncer les pratiques du régime.
- Les pratiques du régime.
- Et vous transmettiez, évidemment, vos informations aux responsables politiques français.
- Voilà, c'est ça.
- Par message crypté.
- Olivier Masse, vous saviez ce qui se passait dans cette tristement célèbre prison en Saïdania ? Tout le monde le savait.
- Tout le monde, les Syriens, sur place, le savaient.
- C'est un système de torture institutionnalisé, systématique, aléatoire, qui a pour but de faire peur.
- Et c'est un système carcéral qui est mis en place sous la tutelle des services de SRTR.
- Donc, le plus grand service de renseignement syrien.
- Il y en a quatre, et là, c'est le plus grand.
- Et donc, c'est un service de renseignement qui ne fait même pas...
- C'est un flux d'enquête qui ne cherche pas à découvrir des choses.
- Il cherche juste à frapper la population, à faire peur et à maintenir le régime grâce à la peur.
- Grâce à la peur, on a vu les images, les témoignages effroyables.
- Effroyable ! Le régime de Bachar Al-Assad avait mis en place une industrie de la mise à mort jamais vue depuis l'Holocauste, disent certains.
- Est-ce qu'on peut aller jusque-là ? C'est-à-dire qu'il y a un système où les gens rentrent dans ces prisons et ils ne sortent pas.
- Au début, on en faisait sortir quelques-uns, peut-être parce qu'ils avaient une utilité de raconter ce qui s'y passait pour faire encore plus peur.
- Mais ensuite, les gens, on les prenait la nuit.
- Ensuite, on commence à les torturer et ils n'en sortent plus.
- Donc, il y a ces prisons à Assel pour pouvoir ensuite cacher les corps.
- Et on voit bien que quand on ouvre les portes, on trouve très peu de monde.
- C'est décevant pour les familles.
- Alors, vous publiez un roman qui s'appelle Le Walk-in aux éditions Flammarion.
- Olivier Masse, finalement, dans ce...
Transcription générée par IA