Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Notre invité à 7h41, le docteur Amine Beniamina, chef du département de psychiatrie et d'addictologie de l'hôpital Paul Brousse à Villejuif et président de la Fédération Française d'Addictologie.
- Docteur Beniamina, bonjour.
- Bonjour Jean-Jacques.
- Merci d'être avec nous.
- Alors, je parlais de ces intoxications, de ces intoxications graves, graves avec ces sachets de nicotine.
- Dans les cabinets des médecins, il y a des collégiens, souvent moins de 15 ans, qui se retrouvent ou qui se retrouvent à l'hôpital avec des sueurs froides, des vomissements, des troubles du rythme cardiaque, des convulsions, des pertes de connaissances.
- Tout cela à cause de ces fameux sachets de nicotine.
- Vous en avez rencontré, vos confrères en ont rencontré.
- Le danger est réel.
- Écoutez, là, ce que vous venez de décrire, Jean-Jacques, c'est tout simplement une intoxication, un excès de nicotine.
- On peut voir ça d'ailleurs lorsqu'on a des patients qui sont suivis et qui se surdosent au nicotine.
- Ce qu'il faut avoir en tête, c'est que la nicotine en elle-même n'est pas nocive.
- C'est un produit qui entraîne une dépendance et pour lequel on a mis en place des dispositifs.
- Des dispositifs qui sont très efficaces pour arrêter de fumer, quel que soit qui a arrêté de fumer.
- Et donc, c'est quelque chose que nous connaissons, parce que ça permet d'éviter de consommer ce qui est toxique, ce qui est cancérigène, et qui constitue les 4000 autres composants que l'on retrouve dans du tabac en général.
- Donc, ce qui se passe là actuellement, c'est une véritable supercherie et finalement, une déviation ou une utilisation d'un message de prévention, un message de santé.
- Oui.
- A des fins tout à fait industrielles.
- Voilà.
- Donc, on vend de la nicotine en étant un industriel, ce sont les grands majors du tabac, en disant voilà, nous participons à la prévention, nous participons finalement à protéger nos enfants et même nos adultes en vous proposant de la nicotine.
- Mais d'ailleurs, en vérité, c'est une initiation à la consommation qui est masquée, qui est offerte de manière masquée.
- Vous faites allusion, le mois dernier, en plein Paris, une bâche, une immense bâche, qui a été déployée, sur laquelle on pouvait lire « Une France sans tabac, ça vous intéresse ? » nous aussi.
- Et si on se parlait des alternatives ? Le tout accompagné d'un renvoi vers le site france-sans-tabac.fr, qui fait la promotion, justement, des sachets de nicotine.
- Ces fameux « push ».
- Absolument.
- Mais vous savez, c'est très compliqué parce qu'une des révolutions récentes, c'est ce qu'on appelle, rappelez-vous, j'ai d'ailleurs l'occasion d'en parler à votre antenne, c'est ce qu'on appelle le substitut nicotinique.
- Et donc, on a réussi, avec le vapotage, à libérer un certain nombre de Français, qui étaient, eux, à la fois dépendants de la nicotine, du tabac, mais aussi du geste.
- Donc, c'est quelque chose qui est encadré et pour lequel on a des retours intéressants.
- Et donc, cette interstice qui existe concernant la nicotine...
Transcription générée par IA