Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Il est 7h41, Béatrice Brugère, bonjour.
- Merci d'être avec nous, vous êtes secrétaire générale du syndicat Unité Magistrat FO.
- Béatrice Brugère, la justice des mineurs, à la lumière de ce drame de la mort du petit Elias à Paris, qui allait avoir 15 ans, qui a été poignardé, la justice des mineurs.
- Hier encore, le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, a parlé de comparution immédiate pour un mineur ayant commis une faute grave.
- Aujourd'hui, ça arrive, mais c'est absolument exceptionnel.
- En fait, c'est impossible.
- C'est impossible ? Oui, nous n'avons pas de comparution immédiate pour les mineurs.
- On a une procédure rapide qui existe, mais qui n'est pas tout à fait une comparution immédiate, puisqu'en fait, on est sur des délais plus longs, même s'ils sont plus rapides.
- Donc, le système que l'on connaît avec les majeurs, à savoir fait très grave, garde à vue, déferment, jugement, n'existe pas pour les mineurs.
- Est-ce que ça devrait exister pour les mineurs dans certains cas ? Alors, je vais vous répondre oui, puisque c'est une proposition de mon syndicat que l'on a faite après les émeutes, vous vous souvenez, de Naël.
- On s'était aperçu que 30% quasiment des mineurs avaient commis des faits très graves.
- Et on ne pouvait pas les déférer rapidement.
- Ça avait un enjeu en plus d'ordre public, parce que la réponse pénale, souvenez-vous, a stoppé, d'une certaine façon, ces émeutes.
- C'est-à-dire que quand on est passé sur des comparations immédiates très fortes pour les majeurs, ça a quand même énormément...
- Ça a calmé tout le monde.
- Ah bah oui, bien sûr.
- Donc, c'est à ce moment-là que nous, on a émis cette idée de dire, les comparations immédiates adaptées aux mineurs, évidemment, parce que, je rappelle, la justice des mineurs est quand même pas la justice des majeurs.
- Il y a des spécificités très fortes, que je peux rappeler, qui sont la justice spécialisée, la primauté de l'éducatif sur le répressif, et également l'atténuation de responsabilités, qui fait aussi beaucoup parler en ce moment.
- Mais on peut tout à fait trouver une position médiane de faire des procédures rapides.
- Pourquoi cette proposition ? D'abord, parce que c'était une façon de dire stop, ce que vous faites est très grave, et on ne va pas attendre un an pour vous le dire et pour vous sanctionner.
- Donc, une sanction rapide, c'est aussi une sanction pédagogique dans sa rapidité.
- Et on le voit, puisque l'affaire que vous avez évoquée est tragique, d'Elias, montre qu'on est dans le système inverse que nous, nous dénonçons, à savoir, une première audience où on dit aux mineurs, vous êtes coupables, on se revoit dans 6 ou 8 mois, et on verra pour la sanction.
- Sauf que ce délai de 6 ou 8 mois est un délai dangereux ou critique pour des mineurs qui ne sont absolument pas accessibles à la parole de la police ou de la magistrat, qui n'ont pas intégré la norme,...
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