Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Professeur Deruel, bonjour.
- Oui, bonjour Jean-Jacques Bourdin.
- Merci d'être avec nous, vous êtes professeur de gynécologie obstétrique au CHU de Montpellier.
- Il y a quelques mois, un homme engagé dans une démarche de transgenre, transition de genre, se rend au cabinet d'un médecin gynécologue palois, il se plaint de douleur à la poitrine, la secrétaire médicale alerte le praticien que son prochain patient est un homme en transition de genre.
- Réponse de l'intéressé, je ne m'occupe pas de ça, il y a des spécialistes à Bordeaux ou à Toulouse.
- La secrétaire transmet le message au couple qui s'insurge, s'en va, et quelques heures plus tard laisse un avis défavorable sur le compte Google du gynécologue.
- Le gynécologue, il y a quelques semaines, a été sanctionné, interdit d'exercer la médecine pendant une durée de six mois.
- Six mois, dont cinq mois avec sursis.
- Donc pendant un mois, interdiction d'exercer la médecine par l'ordre régional des médecins.
- Qu'en pensez-vous, Philippe Deruel ? Alors, il y a plusieurs éléments.
- Sur le fond, je pense que c'est compliqué pour un gynéco, entre guillemets, lambda, de prendre en charge ce type de situation qui relève de l'hyperspécialisation.
- Oui. Ça vous est arrivé, vous-même, Philippe Deruel ? Non, non, pas encore.
- Parce que moi, j'ai...
- En effet, une pratique très spécialisée en obstétrique de grossesse à risque.
- Mais en effet, ça m'est arrivé de recevoir des patientes qui venaient me voir pour des problèmes de fertilité ou qui n'étaient pas adaptés à ma pratique.
- Je les recevais, mais j'étais obligé de leur expliquer que ça ne relevait pas de ce que je faisais habituellement.
- Je comprends. Je comprends.
- C'est ce qu'a dit, c'est ce qu'a répondu le médecin, le gynécologue, qui aurait peut-être dû la recevoir, justement pour leur expliquer cela.
- Oui, je suis d'accord.
- Je pense que c'est là que...
- C'est ce que l'Ordre a sanctionné.
- C'est l'absence de contact direct humain pour expliquer à ce couple qu'il ne se sentait pas compétent et que tout s'est fait sur l'Internet ou indirectement avec la secrétaire.
- Oui, indirectement avec la secrétaire.
- Ça aurait été beaucoup plus simple, Philippe Deruel.
- Probablement que ça aurait été beaucoup plus simple.
- Mais de toute façon, ce couple aurait perdu un petit peu de temps.
- Et on verra ce que dit la HAS sur la prise en charge des...
- des personnes en transition de genre une fois que la transition est faite.
- Qui s'en occupe ? C'est une vraie question qui, aujourd'hui, n'est pas complètement résolue.
- Oui, parce qu'on ne peut pas occulter cette volonté de changer de genre.
- Non, on ne peut pas l'occulter, mais ça va représenter des choses relativement...
- des nombres relativement faibles.
- Le nombre d'hommes qui vont vouloir devenir femmes représente un tout petit nombre de personnes...
- Bien sûr, bien sûr.
- ... qui ne peuvent pas être prises en charge.
- Partout sur le territoire, ça n'est pas possible.
- Il va falloir concentrer et permettre à ces hyper-spécialistes...
Transcription générée par IA