Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- 7h41, nous sommes avec Arnaud Dubien qui est directeur de l'Observatoire Franco-Russe, chercheur associé à l'IRIS. Arnaud Dubien, bonjour.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous.
- A Munich débute la conférence sur la sécurité.
- Alors en marge de cette conférence, réunion entre deux hauts responsables russes et américains à propos évidemment de la guerre entre l'Ukraine et la Russie.
- Les Américains disent que les Ukrainiens sont conviés.
- En Ukraine, on dit que ce n'est pas vrai, nous ne sommes pas conviés.
- Trump et Poutine sont-ils en train de régler ce conflit sur le dos des Ukrainiens et des Européens ? En tout cas, ils essayent.
- C'est loin de constituer une surprise.
- En privé, les diplomates européens, français en particulier, ils me disaient il y a plusieurs mois, qu'ils craignent précisément ce scénario.
- Donc oui, il y a une tentation de régler ça entre grandes puissances sur le dos des Ukrainiens et des Européens dont ils ne considèrent pas qu'ils sont des acteurs à part entière.
- Oui, Arnaud Dubien, c'est une constante en géopolitique.
- Les grandes puissances, les grandes puissances règlent généralement les conflits entre elles, au mépris de tous les autres.
- Oui, dans l'histoire, c'est plutôt ça.
- Alors évidemment, c'est très contraire à la vision européenne actuelle, à notre logiciel mental de ces dernières décennies.
- Certains diront un retour en arrière, d'autres diront un retour aux réalités.
- Ceci dit, rien n'est fait et le dossier est extrêmement complexe.
- Rien ne dit que les discussions entre Poutine et Trump seront faciles.
- Oui, Trump qui a tout de même abandonné déjà beaucoup à Poutine, non, Arnaud Dubien ? En tout cas, il a mis sur la table, sa vision des choses, en particulier sur le dossier de l'OTAN.
- On sait que c'est une ligne rouge qui, en réalité, dans la vision russe, a conduit à la guerre.
- Le dossier de l'élargissement de l'OTAN depuis la fin des années 90, c'est encore une fois vu par la direction russe comme une atteinte aux intérêts de sécurité du pays, a fortiori s'agissant de pays de l'ex-URSS.
- Donc voilà, c'est effectivement un geste fort pour commencer les discussions.
- Oui, mais Joe Biden avait toujours dit qu'il n'était pas favorable à l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN.
- Il avait aussi dit qu'il n'enverrait jamais de soldats américains en Ukraine.
- Là, il y a une constante américaine.
- La différence avec Trump, c'est qu'il est allé plus loin.
- Il a reconnu qu'il a même dit que la Russie avait perdu des soldats.
- C'était bien battu dans cette guerre et que la Russie méritait finalement d'obtenir, d'obtenir, beaucoup dans la paix, non ? Et Poutine, Poutine, pour Poutine, c'est une victoire, non, Arnaud Dubien ? En tous les cas, la tonalité d'ensemble des propos de Trump est vue positivement en Russie.
- Il n'y a pas de critique.
- On ne le qualifie pas de criminel de guerre.
- On ne veut plus l'envoyer à la haie.
- On le tente, président, d'une grande puissance.
- Ça,...
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