Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Avec nous en direct Éric Chevet qui est vice-président de la CPME et négociateur de la CPME dans le cadre du fameux conclave retraite.
- Éric Chevet, bonjour.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous ce matin. Alors la CPME, la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises, vous êtes l'un des négociateurs puisque tous les syndicats sont réunis pour négocier cette réforme des retraites.
- Enfin, revenir ou pas, nous verrons bien la conclusion.
- Vous faites des propositions très intéressantes compte tenu de l'actualité.
- Vous avez mis sur la table une proposition. Je la résume, vous allez la détailler.
- Travailler une heure de plus par semaine pour tous les salariés du privé comme du public.
- Nous travaillerions une heure de plus par semaine.
- L'objectif pour les salariés serait de capitaliser pour leur propre retraite, à côté du régime par répartition une part de capitalisation, et pour l'État de produire plus afin de satisfaire un effort de défense.
- Est-ce cela, Éric Chevet ? Oui, c'est bien ça en fait.
- En fait, effectivement, cette affaire-là vient au départ d'une réflexion sur l'écart qu'on nous projette.
- Et le dernier rapport de la Cour des comptes le montre aussi.
- Qu'on nous projette entre le niveau de vie des retraités et le niveau de vie des actifs.
- Ce qui va se passer dans les 20 prochaines années, c'est qu'il va y avoir une baisse de l'ordre de 15% du niveau de vie des retraités.
- Et nous, nous ne résolvons pas à ça.
- Et donc, nous avons fait la proposition à la CPME de dire, eh bien, à côté de la base de répartition qui existe et qu'il faut conserver, évidemment, il faut mettre un petit peu de capitalisation pour compenser cet écart qui va faire que le niveau de vie des retraités va baisser.
- Et puis, donc, le meilleur moyen que nous avons trouvé, parce que c'est probablement le plus facile à appliquer, et puis celui qui déséquilibre le moins l'équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, c'est de faire, de notre point de vue, une heure de plus par semaine.
- Alors, ce n'est pas une heure qui est gratuite, c'est une heure qui est payée par l'entreprise.
- Oui, on fait sauter les 35 heures, là.
- Alors, effectivement, on passe à 36.
- Oui.
- Mais le gros avantage, c'est que l'heure qui est faite supplémentaire est capitalisée.
- C'est capitalisé directement pour la retraite du salarié en question.
- C'est vraiment...
- Je le comprends.
- Je travaille pour ma retraite.
- Et on peut même imaginer, compte tenu de l'effet puissant, parce que c'est un effet extrêmement puissant, une heure par semaine, c'est environ 3% de plus, eh bien, on peut même imaginer qu'on laisse un petit peu de pouvoir d'achat supplémentaire, y compris pour la vie courante.
- Et donc, ça, c'est le premier effet, et c'est la base de notre réflexion.
- Oui, attendez, je vous arrête, Éric Chevet.
- C'est très intéressant.
- Je travaille une heure de plus.
- Je travaille pour moi, finalement.
- Je travaille pour mon avenir.
- Je travaille pour ma retraite.
- Uniquement pour moi et pour ma retraite.
- C'est comme si je mettais de côté une heure de travail, quoi.
- Exactement.
- Et que je l'ai capitalisé pour pouvoir en bénéficier dans 20 ans, dans 30 ans, dans 40 ans.
- Je comprends.
- Le temps de faire sa vie active.
- Oui.
- Et c'est très puissant, parce qu'en fait, ça nous permet à la fois d'augmenter de 3% le temps de travail.
- Oui.
- Et puis, ça permet aussi de développer la production en France.
- Mais bien sûr, ça permet de produire plus.
- Oui.
- Et produire plus, ça veut dire satisfaire un effort de défense qui est aujourd'hui nécessaire.
- Je regardais ce que disait hier dans la tribune le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, qui a insisté sur la nécessité de produire beaucoup plus des munitions dans la guerre électronique, dans la dronisation, la robotisation, l'intelligence artificielle, le spatial.
- Enfin, etc., etc., quoi.
- C'est le moyen le plus rapide d'avoir cette augmentation de production.
- Alors, bien sûr, toutes les entreprises, et c'est d'ailleurs l'effort qu'elles font collectivement, toutes les entreprises n'ont pas immédiatement une augmentation de leur chiffre d'affaires de 3%.
- Mais il y a une...
Transcription générée par IA