Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Pascal était professeur de français. Son procès s'est ouvert au tribunal judiciaire de Pontoise hier.
- Pascal est accusé d'harcèlement moral sur mineurs de moins de 15 ans, préjudice de 3 adolescents, dont la petite Evaelle, 11 ans.
- Evaelle s'est suicidée, s'est pendue le 21 juin 2019 chez elle, chez ses parents, quelques mois après avoir quitté le collège Isabelle Autissier d'Herblay, dans le Val-d'Oise, où Pascal enseignait.
- Avec nous, maître Delphine Meillet, l'avocate de Marie et Sébastien, les parents d'Evaelle.
- Maître Delphine Meillet, bonjour.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous.
- L'enseignante Pascal n'est pas renvoyée pour avoir causé la mort d'Evaelle, car la juge d'instruction a estimé qu'il n'était pas possible de déterminer les causes précises du suicide de l'enfant.
- Est-ce que vous le regrettez ? Non. Il est juste que cette enseignante ne soit pas renvoyée pour homicide involontaire, car le lien de causalité entre le suicide de cette petite fille de 11 ans et le harcèlement commis par cette professeure n'est pas absolument établi.
- Donc pour que la décision judiciaire qui va intervenir soit juste, il est tout à fait correct que cette professeure soit renvoyée pour harcèlement moral.
- Voilà. Pour harcèlement moral, à l'encontre de trois adolescents, dont la petite Evaelle.
- Hier, témoignage du principal du collège.
- Ce principal a dit, je le cite, « Je ne me suis pas présenté aux obsèques d'Evaelle, je m'en excuse, j'étais paralysé par la peur, je ne voulais pas que ma présence puisse troubler ces obsèques.
- Ce drame, c'est d'abord le drame des parents, c'est aussi le mien, c'est aussi celui de tous ceux qui ont eu la chance de rencontrer Evaelle, et c'est le drame de toute l'institution.
- Pour moi, rien ne sera plus jamais comme avant. » Le drame de toute l'institution, c'est cela aussi, Maître Meillet ? Absolument. Il a trouvé les mots justes hier.
- L'audience a été très utile, ça a permis à ce principal d'établissement d'évoluer, d'évoluer sur sa position, car ce procès interroge un échec sur une institution qui n'a pas su suffisamment protéger une élève de sixième qui était en désarmement.
- Et qui a participé à ce qu'elle se suicide.
- A l'origine, ce chef d'établissement, il faisait bloc avec l'enseignante en disant « Mon rôle de chef d'établissement, c'est de protéger l'enseignante, quoi qu'il se passe. » Et là, il a bien compris qu'il y avait un problème et qu'il avait totalement failli à sa mission.
- Voilà, qu'il y avait un problème, parce que ce procès, c'est le procès du harcèlement scolaire aussi.
- Que demandent les parents ? Vous représentez les parents d'Evaelle.
- Au-delà de leur terrible peine, que demandent-ils de la justice, à la justice ? Alors, leur objectif est qu'ils n'y aient évidemment plus jamais de procès à elle, jamais.
- Et ils nourrissent l'espoir que cette enseignante, qui va être auditionnée ce matin, dans quelques heures, évolue dans sa position, car vous avez une enseignante qui est figée dans ses bottes, qui est plus raide que l'institution elle-même, qui a reconnu qu'elle avait failli partiellement.
- Mais...
- Ils ont reconnu, d'ailleurs, ils ne sont pas très, aujourd'hui, devant le tribunal, pour harcèlement moral, l'éducation nationale, car nous avons trouvé un accord, parce qu'ils ont reconnu leur responsabilité.
- Aujourd'hui, vous avez une enseignante qui confond autorité et toute puissance, qui prétend gérer sa classe et sa pédagogie comme elle l'entend, qui dévoie la notion de liberté pédagogique, qui consiste tout simplement à être en place des programmes et des méthodes, mais des méthodes qu'on peut remettre en question.
- Là, vous avez une enseignante qui a un parcours extraordinaire, un parcours d'excellence en termes d'enseignement, en termes de programme, mais pas en termes de gestion de sa classe et de discipline.
- En tout cas, concernant chaque année, une poignée d'élèves qu'elle stigmatisait et qu'elle humiliait.
- Oui. Maître Meillet, elle a fait des déclarations, cette professeure.
- Elle a dit, je la cite, « Que je gérerai ma classe et ma pédagogie comme je l'entendais. » On a quand même une liberté d'enseignement.
- Elle assure aussi qu'elle était certes exigeante avec ses élèves, mais ni maltraitante, ni injuste.
- Je rappelle qu'elle en court jusqu'à deux ans de...
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