Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Marc Chassillon est avec nous, bonjour.
- Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
- Merci d'être avec nous. Vous êtes ingénieur militaire, expert des industries de défense, auteur de Charles Leclerc de la guerre froide au conflit de demain, Sophia édition. Marc Chassillon, si nous parlions du matériel, de tous ces armements que les pays européens veulent acheter, puisque l'effort est promis, nous allons voir.
- La France veut porter son budget militaire de 50 à 100 milliards d'euros.
- Quelle année, je ne sais pas, mais l'Europe a promis aussi un effort de 800 milliards d'euros pour renforcer sa défense, les divers pays européens.
- L'Union européenne a promis ces 800 milliards par la voie d'heure, c'est la van der Leyen, nous saurons la semaine prochaine si l'Europe va emprunter comme elle l'a fait pour le Covid, par exemple.
- Nous verrons bien.
- Mais en attendant, il s'agit d'acheter du matériel, de renforcer sa défense.
- Est-ce qu'on peut acheter du matériel européen ? On peut acheter du matériel européen quand les industries européennes le proposent dans leur catalogue.
- Et heureusement, il y a quand même de nombreux systèmes que les industries européennes produisent et qui peuvent être mis à disposition de nos armées.
- Il y a aussi, et il faut le dire, un certain nombre de systèmes d'armes et de matériels que l'Europe ne produit pas.
- Et s'il fallait doter nos armées assez rapidement, nous n'avons pas d'autre choix que de nous tourner vers les États-Unis, Israël, la Corée du Sud, par exemple, ou la Turquie, qui, eux, disposent de ces matériels.
- Quelques exemples.
- Aujourd'hui, l'Europe, par exemple, ne fabrique pas de systèmes, de ce qu'on appelle des systèmes de frappe dans la profondeur, c'est-à-dire des systèmes d'artillerie qui portent très très loin, au-delà de 100, 200 kilomètres, des roquettes, nous sommes contraints d'acheter hors Europe.
- Par contre, il y a tout un tas de systèmes qui, effectivement, trouvent leur équivalent dans l'industrie européenne.
- Par exemple, nous avons l'équivalent du fameux système patriote américain, le système de défense antiaérien de missiles, qui s'appelle le Mamba, et qui est fabriqué par la France et l'Italie, et qui est tout à fait son équivalent, et dont les armées européennes pourraient très largement se doter.
- Donc, en fait, la situation est très variée.
- Elle est très contrastée.
- Oui, selon, par exemple, les avions, bon, il y a le Mirage, il y a les F-35, plus de 500 commandes en cours.
- Alors, plusieurs pays européens réfléchissent à annuler ces commandes.
- C'est possible, ça, d'annuler des commandes, lorsqu'on a passé un accord ? Alors, tout dépend de comment a été rédigé le contrat, si j'ose finir.
- Oui, évidemment.
- Il y a toujours la possibilité d'annuler un contrat.
- Regardez ce qui s'est passé en Australie.
- Les Australiens avaient acheté 12 sous-marins.
- Ils ont rompu le contrat.
- Ça leur a coûté pratiquement un milliard de dédommagements.
- Bon, voilà.
- Donc, en fait, il s'agit de savoir comment les contrats ont été fixés.
- D'ailleurs, tiens, à propos, je vous arrête, Marc Chassier, à propos de ces sous-marins-là.
- L'Australie va peut-être se tourner vers la France ? C'est-à-dire qu'aujourd'hui, l'Australie est dans une situation très particulière.
- Elle vient de s'apercevoir, après avoir annulé le contrat France, que les Américains et les Britanniques seraient dans l'incapacité de leur fournir des sous-marins.
- Donc, en fait, aujourd'hui, l'Australie est, pardonnez-moi l'expression, complètement à poil.
- Oui.
- Aujourd'hui, effectivement, ils se disent que finalement, alors, les Français pourraient être des fournisseurs de sous-marins, mais par contre, ce que les Australiens imaginent, c'est que ces sous-marins puissent être des sous-marins nucléaires.
- Donc, en fait, des classes suffrains identiques à ceux que nous sommes en train d'acheter pour notre marine nationale et qui sont fabriqués à Cherbourg.
- Donc, c'est un retournement de l'histoire tout à fait intéressant.
- Tout à fait intéressant, bien.
- Mais pour en revenir à l'armement traditionnel, je parle des munitions, par exemple des obus, je parle de ce qui équipe un soldat, à la base.
- Est-ce qu'en Europe, on a des capacités de production suffisantes ? Alors, dans certains domaines, les capacités de l'industrie européenne sont notoirement insuffisantes.
- Voilà.
- Alors, vous citez le domaine des munitions.
- C'est un cas typique.
- Aujourd'hui, par...
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