Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- 2025 donc, la santé mentale est la grande cause nationale en France.
- Jean-Christophe Leroy, bonjour.
- Bonjour Jean-Jacques.
- Merci d'être avec nous.
- Vous êtes directeur général de l'association Positive Minders qui organise depuis 22 ans les journées de la schizophrénie dans 10 pays.
- La schizophrénie, voilà, une maladie qui effraie, effraie et tous les auditeurs, toutes les auditrices, je le sais, Jean-Christophe Leroy, il est temps de dire les choses et il est temps d'en parler, je crois.
- La schizophrénie, d'abord, quels sont les premiers symptômes ? Alors, les symptômes sont extrêmement variés.
- La schizophrénie, c'est d'abord une perception de la réalité qui est différente.
- Donc on peut avoir des hallucinations, on peut avoir des interprétations, de la réalité différente des autres.
- Voilà, différente des autres.
- Voilà, et c'est aussi beaucoup de symptômes, de retraits, de replis sur soi, une sorte d'isolement et qu'on peut des fois associer à de la dépression.
- Voilà, que l'on peut associer à de la dépression.
- Alors, pour poser un diagnostic, il faut plusieurs années.
- Eh oui, il y a beaucoup de freins au diagnostic.
- Alors, bien sûr, il y a la difficulté, c'est de la population médicale qui n'est pas très grande, des files d'attente assez importantes, mais avant tout, ça vient des personnes elles-mêmes.
- Parce que la stigmatisation dont vous avez parlé tout à l'heure, l'association à la violence, c'est quelque chose qui va empêcher d'aller vers les soins.
- C'est-à-dire ? C'est-à-dire, Jean-Christophe Leroy ? En fait, lorsque l'on vit avec une schizophrénie, on est très, très largement...
- loin de la notion de violence.
- Et donc, quand on nous dit qu'on a des symptômes de schizophrénie, on a plutôt tendance à s'éloigner parce qu'on a l'impression que ça ne nous ressemble pas du tout.
- C'est ce qu'on appelle l'autostigmatisation.
- Alors, l'autostigmatisation, elle vient de la perception de la société, de la perception de soi-même.
- Et on a 58% des articles...
- Vous êtes journaliste, Jean-Jacques, depuis longtemps.
- Oui.
- Et 58% des articles des médias associent la schizophrénie et la violence.
- Eh bien, oui.
- Oui, à chaque fois qu'il y a un acte violent, enfin, à chaque fois, pratiquement souvent, par exemple, un acte terroriste ou un acte de désespoir, c'est un schizophrène.
- On dit tout de suite que c'est un schizophrène, avec un raccourci qui doit vous désoler, j'imagine.
- Ah ben oui, oui.
- Vous savez qu'on n'a jamais cherché...
- On n'a jamais cherché à expliquer un meurtre par le fait que son auteur était diabétique.
- Et pourtant, statistiquement, c'est nettement plus souvent un diabétique que quelqu'un qui vit avec une schizophrénie.
- Alors, pourquoi ? Ben, simplement, la schizophrénie, c'est une étrangeté.
- Et on essaye d'expliquer, par la schizophrénie, des actes qu'on ne comprend pas.
- Malheureusement, il y a évidemment des personnes qui ne comprennent pas.
- Il y a des personnes qui commettent des crimes, un peu comme dans le reste de la population.
- Mais pour eux, on désigne leur maladie comme la responsable.
- Combien de personnes ont été diagnostiquées schizophrènes en France ? Est-ce qu'on a un chiffre ? Ben, c'est un peu plus de 600 000.
- Un peu plus de 600 000, imaginez-vous.
- 600 000 personnes, de tous les âges.
- De tous les âges.
- Alors, la schizophrénie débute...
- Lorsqu'on est jeune, ça débute très rarement après 30 ans, mais beaucoup plus souvent entre 15 et 25 ans.
- Oui.
- Mais après, c'est une maladie qu'on a pour la vie.
- Ben oui, qu'on a pour la vie.
- C'est tout le problème, Jean-Christophe.
- Qu'on traite, mais qu'on ne soigne pas.
- Alors, en fait, oui, vous avez raison, c'est une maladie chronique, un peu comme le diabète.
- En revanche, on peut s'en rétablir.
- Alors, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on ne va pas être guéri, on est toujours fragile, mais avec une vie stable, on va travailler, on va avoir plein d'activités.
- Et c'est le sens de notre campagne cette année.
- Une campagne qui vise à montrer que les personnes qui vivent avec des schizophrénies sont insérées dans la société et vivent des faits ordinaires.
- Est-ce que quand on est atteint de schizophrénie, on a parfois des comportements qui paraissent bizarres, à notre entourage, ou...
Transcription générée par IA