Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h09, Jean-Jacques Bourdin.
- Il est 7h39, Sylvie Berman est avec nous, ancienne ambassadrice de France en Chine et en Russie, auteure de Madame l'Ambassadeur de Pékin à Moscou, une vie de diplomatie aux éditions Talendier.
- Il est bon de comprendre de là, encore une fois, des postures, la situation actuelle dans les négociations qui sont ouvertes à l'initiative des Américains, il faut le dire, qui sont ouvertes entre l'Ukraine et la Russie.
- Hier, discussion ukrainienne et américaine, donc entre Américains et Ukrainiens.
- Alors, faisons le point, Sylvie Berman, première chose, hier, les Ukrainiens ont discuté avec les Américains d'une trêve sur l'énergie, les infrastructures et la mer Noire, les bateaux en mer Noire.
- C'est ce que vont dire les Américains en russe aujourd'hui, si j'ai bien compris.
- Oui, tout à fait.
- Sur les infrastructures énergétiques, les Russes peuvent accepter, parce qu'en fait, les frappes ukrainiennes font mal sur le territoire russe.
- Ils ont même dû limiter leurs exportations.
- Sur la mer Noire, c'est finalement quelque chose qui avait été accepté dans le passé par la Russie.
- Donc ça, ce n'est pas très difficile, mais on est loin encore d'une véritable trêve.
- Oui, d'un cessez-le-feu complet.
- Pourquoi est-ce que la Russie ne veut pas...
- Pourquoi est-ce qu'elle ne veut pas de cessez-le-feu complet ? Parce que, pour le moment, elle progresse sur le terrain.
- Et d'autre part, il y a encore des soldats ukrainiens sur le territoire russe.
- Donc ça, c'est un préalable absolu, de toute façon, pour avoir un accord.
- Mais que peuvent obtenir les Américains des Russes, aujourd'hui ? Alors, aujourd'hui, peu de choses.
- Mais ce que veulent les Américains, c'est pouvoir dire qu'on progresse.
- Et d'ailleurs, Steve Witkoff...
- Qui est le négociateur de Donald Trump, a des propos très optimistes.
- En disant qu'on aura bientôt un cessez-le-feu.
- De son côté, Volodymyr Zelensky, après l'humiliation dans le bureau Oval, ne veut pas mécontenter les Américains.
- Donc il dit qu'il a eu des entretiens très productifs avec la délégation américaine.
- Maintenant, il reste à voir ce que les Russes sont prêts à concéder.
- Oui.
- Dans la diplomatie, il faut toujours lire entre les lignes.
- On est bien d'accord.
- Parce que tellement de sous-entendus.
- Tellement de sous-entendus.
- Parce que les Russes...
- Bon, sur la mer Noire, les Russes vont probablement accepter.
- Mais je ne vois pas ce qu'ils peuvent accepter d'autres.
- Parce que que veulent les Russes ? Que veut Poutine ? Laurent, vous me rappeliez, là, pendant la pub, ce que disait Kissinger à propos des Russes.
- Et à propos de Poutine, que disait-il ? Kissinger disait que les Russes étaient obsédés par le rang et par la sécurité.
- Et le rang, c'est la parité avec les Etats-Unis.
- Parce que Vladimir Poutine est sans cesse dans l'idée d'une humiliation qu'il lui aurait fait subir l'Occident en considérant que la Russie n'était pas une grande puissance mondiale.
- C'est ce que disait Obama en disant « Oh, c'est une petite puissance régionale ».
- Et donc, ça, les Américains peuvent l'offrir.
- Il y a cette nostalgie de l'Union soviétique, non pas pour le régime communiste.
- Poutine n'est pas du tout communiste et n'a pas cette nostalgie-là.
- Mais parce que c'était deux superpuissances reconnues à parité.
- Et aujourd'hui, Donald Trump peut lui offrir cela.
- D'ailleurs, il a fait une offre de partenariat dans tous les domaines économiques, sur l'Arctique.
- Ça, ça peut être intéressant.
- En revanche, la sécurité, c'est le fait que l'Ukraine ne soit pas membre de l'OTAN.
- Ce qui paraît acquis du côté américain.
- En revanche, se posera la question de la garantie du cessez-le-feu.
- Et là, il y a des propositions des Européens, mais qui sont membres de l'OTAN.
- Et que, pour le moment, Poutine ne récuse absolument.
- Mais est-ce que Poutine peut céder là-dessus ? Alors, je ne pense pas qu'il puisse accepter des garanties offertes uniquement par des Européens.
- Mais en revanche, il peut y avoir une présence aussi de pays du Sud, des BRICS.
- Des Indiens, des Chinois, des Brésiliens, des Sud-Africains.
- Ce qui permettrait d'avoir une présence plus équilibrée.
- Pour garantir la sécurité.
- Pour garantir la sécurité du territoire ukrainien amputé de 20% quand même.
- Absolument.
-...
Transcription générée par IA