Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Nous sommes avec Éric Ayer, économiste et directeur du département Analyse et Prévision de l'OFCE, l'Office français de conjoncture économique.
- Bonjour Éric Ayer.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous.
- Donald Trump persiste et signe, puisque dans la nuit, il a dit qu'il ne cèderait rien, qu'il ne reviendrait pas sur ses décisions.
- Pas de pause, dit-il. Il a même menacé la Chine d'augmenter encore les droits de douane américains.
- Éric Ayer, les bourses asiatiques ont semblé, enfin pas ont semblé, ont repris un peu du poil de la bête ce matin, sont remontées partiellement.
- Faisons le point. Où en est-on aujourd'hui sur les marchés financiers ? Alors sur les marchés financiers, effectivement, il semblerait que...
- Je calme un tout petit peu, mais il faut essayer de comprendre pourquoi ça avait fortement baissé.
- Ce n'est pas une crise financière comme 2008 ou comme 1929.
- Ce n'est pas lié à une bulle immobilière ou une bulle sur les dettes privées, etc.
- Non, c'était lié à ce que Keynes appelait la fuite vers la qualité.
- Ça veut dire quoi ? C'est-à-dire qu'on est dans un moment d'incertitude complète.
- On n'a jamais connu un choc aussi violent qui est infligé par un gouvernement.
- D'un grand pays. D'accord. Et donc quand vous êtes face à cela, vous êtes dans une incertitude.
- Et quand il y a l'incertitude, les investisseurs retirent leur argent de tout ce qui est risqué et le placent dans ce qui n'est pas risqué. Et donc vous retirez votre argent des bourses et vous le placez où ça ? Dans de l'or ou dans de la monnaie comme le franc suisse ou alors dans de la dette publique. Et là, on voit les taux d'intérêt sur la dette publique baisser.
- Et donc ça, c'est bien le symptôme de...
- Allez, ce n'est pas une crise financière, c'est une fuite vers la qualité liée à une incertitude.
- Et il suffit que l'incertitude se lève pour que les marchés reprennent un peu du poil de la bête.
- Alors pourquoi là, les marchés reprennent un peu du poil de la bête ? C'est parce qu'en gros, même si Donald Trump, comme vous venez de le dire, reste ferme, il dit il y a 50 pays qui ont ouvert des négociations, on va négocier.
- Donc on se dit que le point d'arrivée, on ne le connaît pas, mais il y aura un point d'arrivée qui devrait être normalement plus bas.
- Que ce point, le point actuel.
- Bien, c'est très clair.
- Et Éric Ayer, c'est très très clair.
- Si j'ai bien compris, si on est en bourse, si on a des bitcoins et tout, c'est risqué en ce moment.
- Si on a de l'or, ça va.
- Bon, si j'ai bien résumé, Éric Ayer.
- Bon, mais hier, les bourses se sont effondrées depuis 3-4 jours.
- Si maintenant, on va voir quelles seront les réactions.
- Les conséquences sur l'inflation, sur la récession, possible, est-ce possible ? Et dernière chose, vous l'avez dit vous-même, par exemple, la France va emprunter moins, moins cher que prévu.
- Si j'ai bien compris, si j'ai bien compris.
- Éric Ayer.
- Alors, disons que sur les États-Unis, bien entendu, l'idée de Donald Trump, c'est d'essayer d'avoir des recettes supplémentaires.
- Parce qu'il a en tête, d'abord.
- De réduire assez franchement les impôts des Américains.
- Alors que son déficit est au-dessus, son déficit public est au-dessus du déficit français.
- Donc, vous voyez, nous, on a déjà beaucoup de déficit.
- Mais ils ont un déficit qui est à peu près...
- C'est-à-dire que les États-Unis sont encore plus endettés que la France.
- Oui, les États-Unis sont plus endettés que la France.
- D'un point de vue du déficit, d'un point de vue de la dette.
- Et en plus, leur président leur a promis des réductions massives d'impôts.
- Donc, comment vous financez cela ? Vous le financez.
- Par une...
- Notre recette, qui sont des droits de douane.
- Donc, c'est l'étranger qui va payer un peu plus.
- Bon, mais en fait, ça, ça ne peut marcher que si vous avez des capacités de production, d'accord ? Qui permettraient de répondre au fait que le produit étranger coûte plus cher maintenant.
- Mais aujourd'hui, il est bien...
Transcription générée par IA