Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Avec nous le professeur Robert Cohen qui est pédiatre infectiologue à l'hôpital intercommunal de Créteil.
- Bonjour professeur.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous.
- Un enfant sur 250, ce sont les chiffres de l'INSEE, meurt en France avant son premier anniversaire.
- Et oui, ce taux de mortalité infantile augmente.
- Bon, il n'augmente pas d'une manière énorme, mais il augmente, passant de 3,5 décès pour 1 000 enfants nés vivants à 4,1 pour 1 000 en 2024.
- En 2011, 3,5 décès, 4,1 en 2024. Pourquoi, professeur ? Eh bien écoutez, ça c'est une question très difficile parce qu'on ne sait pas exactement pourquoi.
- Cette étude ne permet pas de préciser les causes.
- Mais on peut essayer d'analyser d'un peu plus près.
- D'abord, on s'aperçoit que les trois quarts de cette mortalité est lié au premier mois de vie.
- Oui.
- Et donc c'est vraiment ici qu'il y a un effort considérable à apporter.
- À la naissance ou quelques jours après la naissance ? Exactement.
- Ça c'est le premier point.
- Le deuxième point, c'est que visiblement, les conditions...
- Les conditions sociales de ces grossesses et de ces petits-enfants n'ont pas la qualité suffisante pour rejoindre les autres pays européens.
- Il faut bien se rappeler que non seulement on monte, mais on est passé parmi les pays européens les moins efficaces quant à cette prévention des décès précoces.
- Oui.
- Alors il y a beaucoup de choses dans notre système de santé qui...
- Qui ne fonctionnent pas comme ça devrait.
- Il y a quelque temps, il y a eu des assises de pédiatrie qui ont...
- Des assises de l'enfance, par contre, qui ont pointé ce point-là.
- Il y a aussi la dégradation sociale et l'absence de suivi.
- La répartition des soins sur le plan national.
- Il y a beaucoup de facteurs qui jouent.
- Et la seule remarque qu'on puisse faire aujourd'hui...
- C'est qu'il faut, et c'est en cours, essayer de mieux analyser aujourd'hui cette cause.
- Ces causes de décès.
- Et vraiment, le suivi de la grossesse et le suivi des bébés dans les premières semaines de vie sont les méthodes les plus efficaces pour arriver à réduire rapidement cette mortalité.
- Bien. Et je remarque dans les chiffres de l'INSEE que la mortalité...
- Infantile est faible pour les mères âgées de 26 à 37 ans.
- C'est-à-dire que si on a un enfant entre 26 et 37 ans, il y a moins de risques de mortalité infantile.
- Effectivement, c'est connu depuis très très longtemps.
- C'est l'âge idéal pour accoucher.
- Alors vous savez que d'un côté, on a des moments qui accouchent de plus en plus tard pour diverses raisons et qui augmentent ce risque de mortalité.
- Et de l'autre côté...
- Des moments qui ont plutôt des bébés sont souvent dans des conditions sociales moins favorisées qui n'aiment pas d'assurer des suivis, etc.
- Bien sûr. Bien sûr. Mais bien sûr.
- Alors toute autre chose, puisque je vous tiens, professeur Cohen, deux choses.
- Est-ce que vous avez vu ce...
- Bon, le nouveau ministre de la Santé américain, qui pendant un temps était à fond contre les vaccins, depuis qu'il s'est aperçu que les vaccins pédiatriques étaient utiles ? Vous avez vu ça, hein ? Oui, bien sûr, oui.
- Rappelons l'utilité des vaccins, hein, et des vaccins pour les enfants, contre certaines maladies.
- Heureusement qu'il s'en aperçoit. Quand on n'est pas au pouvoir, on peut toujours émettre des critiques.
- Et puis quand on est au pouvoir, on s'aperçoit des chiffres réels.
- Et les chiffres réels, c'est que dès qu'on baisse les couvertures vaccinales, les maladies repartent. Et en particulier la rougeole aux États-Unis.
- Quelques baisses de couvertures vaccinales aboutissent à une remontée très très très rapide de la maladie.
- Or, pour les vaccins, il suffit de mettre le doute pour faire baisser un peu les couvertures vaccinales.
- Et ça suffit pour certaines maladies pour repartir.
- Et que dites-vous au ministre de la Santé américain, Robert Kennedy Jr., qui nous dit que l'autisme est une épidémie ? Alors, il y a une augmentation...
- Oui, il y a une augmentation, j'allais vous le dire.
- Voilà. Il y a une augmentation. Et cette augmentation, elle est réelle. Elle dure depuis des années.
- Et c'est très...
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