Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Savoir et comprendre le matin avec nous Belkir Belhaddad qui est député de Moselle, non inscrit, franco-algérien, ancien président du groupe d'amitié France-Algérie à l'Assemblée Nationale.
- Belkir Belhaddad, bonjour.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
- Réplique de la France à la suite des expulsions décidées par Alger.
- Réplique de la France, eh bien 12 agents consulaires algériens vont être à leur tour expulsés vers l'Algérie.
- Et l'ambassadeur de France à Alger a été rappelé.
- Le dialogue toujours, mais pas à sens unique, a plaidé hier le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barraud.
- Vous êtes d'accord avec lui ? Oui, je suis sur la ligne de Jean-Noël Barraud.
- C'est la diplomatie qui doit primer.
- Dans le respect mutuel, avec une fermeté et une exigence.
- Vis-à-vis de nos amis algériens.
- Moi, je regrette cette situation après le réchauffement de la relation il y a quelques jours, il n'y a pas très longtemps.
- Et je comprends tout à fait la décision qui a été prise par le gouvernement français de procéder symétriquement à l'expulsion des deux agents servant de réseau consulaire et diplomatique algérien en France.
- Et d'ailleurs, ça a des conséquences très immédiates.
- Puisqu'un certain nombre de déplacements ne sont pas confirmés.
- Celle de Gérald Darmanin qui était prévue.
- On avait des prévisions.
- Le patron du syndicat patronal algérien qui était invité par le MEDEF, leur déplacement a été annulé.
- Nous-mêmes, enfin quand je dis nous-mêmes, une délégation parlementaire était prévue pour partir en Algérie début mai.
- Je ne sais pas si ce sera compromis, mais ce déplacement risque peut-être d'être annulé.
- Voilà donc les conséquences.
- Et puis moi, j'ai une pensée également pour Boilem Sansal qui fait quand même les frais de cette dégradation.
- Oui, mais la dégradation, la dégradation.
- Pourquoi ? Pourquoi on se pose, tout le monde se pose cette question, mais pourquoi cette dégradation, Belkir Belhadad ? Oui, il faut, je pense, aller la chercher très, très loin dans la relation franco-algérienne.
- C'est une relation complexe, difficile, passionnelle qui met en jeu beaucoup de franco-algériens, beaucoup de gens qui ont connu aussi la guerre d'Algérie de près ou de loin, y compris leurs descendants.
- Cependant, la guerre d'Algérie, pendant très, très longtemps, n'a pas été abordée en France et pareil en Algérie.
- Et donc, ça a été dénondi, ça a été dénondi pendant très, très longtemps.
- Et Emmanuel Macron a eu le courage ces dernières années d'évoquer la question mémorielle.
- On ne fait que démarrer ce travail ensemble.
- On ne fait que démarrer ce travail ensemble, de regarder l'histoire, cette histoire difficile, complexe, en face, avec ce que ça implique derrière.
- Et cette relation a toujours eu des hauts et des bas.
- Et là, on est vraiment dans un bas, dans une vraie crise, la plus grave qu'on ait connue.
- Oui, c'est vrai, Belkir Belhadad, mais c'est vrai.
- Mais Emmanuel Macron a essayé de décrisper les choses en dialoguant avec le président algérien Abdelmajid Tebboune.
- Oui, et voilà que tous ces efforts sont cassés.
- Mais que se passe-t-il ? En Algérie, qui est un pouvoir quand même très centralisé, très militarisé, si je puis dire, est-ce qu'en Algérie, il y a, à l'intérieur même du régime, des hommes qui sont prêts à rompre ce dialogue franco-algérien ? Vous avez toujours eu, que ce soit en Algérie et en France, des personnes qui ont pour combat de détestation, qui ont pour combat de détestation l'amitié franco-algérienne.
- En France aussi, vous pensez à qui ? Moi, je pense notamment à l'extrême droite.
- Moi, j'ai eu l'occasion d'intervenir en commission des affaires étrangères, un peu plus tard que la semaine passée, avec une proposition de résolution européenne, où c'était une coupe en règle contre l'Algérie.
- Il n'y avait pas un mot concernant cette amitié, un quelconque espoir d'essayer de retrouver des relations saines et durables avec nous.
- Mais Belkir Belhadad, et pendant ce temps-là, pardon, je vous coupe, pendant ce temps-là, l'Italie, qui est gouvernée par Giorgia Meloni, elle dialogue largement avec l'Algérie et passe des deals sur notre dos.
- Elle ne passe pas des deals entre les deux.
- Ils sont beaucoup plus pragmatiques là-dessus.
-...
Transcription générée par IA