Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Nous sommes avec Frédéric Mounier, journaliste ancien correspondant de la Croix au Vatican, auteur de la biographie « Le Pape François, une vie » aux éditions presse du Châtelet.
- Frédéric Mounier, bonjour.
- Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
- Merci d'être avec nous.
- Alors, le Pape François, c'était pas de vacances, levé à 4h du matin, couché à 22h, jésuite, rappelons-le.
- L'après-midi, une petite sieste, beaucoup de prières, de la méditation, une messe, réunion de travail, rendez-vous, de nombreux coups de téléphone et 50 millions d'abonnés sur Twitter.
- Le Pape François, c'était une star mondiale.
- Frédéric Mounier.
- Oui, c'était une star mondiale.
- Vous avez rappelé, Jean-Jacques Bourdin, c'est un homme qui n'a jamais pris de vacances.
- Depuis qu'il a été élu en mars 2013, effectivement, il s'est levé à 4h30 tous les matins.
- Il a travaillé.
- Énormément.
- Il recevait énormément de gens.
- Il discutait.
- Il téléphonait beaucoup.
- Il était très célèbre pour les très nombreux coups de téléphone qu'il passait sans jamais prévenir.
- Voilà.
- C'était vraiment un bourreau de travail.
- Et c'était aussi, on peut le dire d'une certaine façon, un bourreau de relations humaines.
- Si je vous dis, Frédéric Mounier, il était là où on ne l'attendait pas.
- Vous êtes d'accord ? Oui, mais parce qu'il vient de là où on ne l'attendait pas.
- C'est le premier pape latino-américain.
- Il est venu du bout du monde.
- Il l'a dit dès son élection.
- C'est un pape qui est originaire d'une famille de migrants.
- Il a mis l'accent sur les migrants.
- C'est un pape qui a eu l'expérience de la dictature militaire.
- C'est un pape qui a eu l'expérience de la crise, de la grande crise économique qui a ruiné son pays en 2008.
- C'est un jésuite.
- C'est un pape urbain qui a toujours vécu dans les grandes métropoles, qui a été passionné par les bidonvilles.
- Et c'est un homme qui a toujours été passionné par la foi populaire, par la piété populaire.
- Donc c'est un homme qui était fait pour nous déboussoler.
- Et il a voulu déboussoler.
- Il a voulu déboussoler l'Église.
- Oui, il a voulu déboussoler l'Église.
- C'est la raison pour laquelle il voulait absolument attirer ceux qui n'entraient jamais dans une Église.
- Et reprochant à d'autres, aux fidèles, parfois de s'éloigner des plus pauvres ou de s'éloigner des migrants.
- Oui, alors c'est exactement cela.
- C'est-à-dire qu'il a toujours insisté dès le tout début sur ce qu'il appelle les périphéries.
- Y compris dans son tout premier message avant d'être élu durant les congrégations générales.
- Il a fait un petit message de trois minutes.
- En disant que l'Église ne doit pas être auto-référentielle.
- C'est-à-dire qu'elle ne doit pas se prendre pour son propre modèle.
- Mais elle doit vraiment aller aux périphéries.
- Toujours vers les plus vulnérables, les plus fragiles.
- Il a toujours insisté pour dire que l'Église catholique ne doit pas être un poste de douane.
- Mais elle doit être un hôpital de campagne.
- C'était très important pour lui.
- Cette ouverture universelle de l'Église dans la lignée de l'Évangile.
- Il a été glorifié.
- Mais il a été aussi combattu et détesté.
- Pourquoi, selon vous, Frédéric Mounier ? Il a eu effectivement beaucoup d'opposants.
- Comme on sait dans nos pays occidentaux.
- Ceux qui n'ont pas supporté les limites qu'il a mis du côté des traditionnalistes.
- C'est-à-dire qu'il a très sévèrement restreint les célébrations selon le rite ancien.
- Et puis les climato-sceptiques l'ont toujours détesté.
- Parce qu'il a toujours mis l'accent sur la lutte pour l'environnement.
- Et puis aussi, il a été très opposé.
- Il a été très opposé aux antivax.
- Il a dit qu'il fallait se faire vacciner.
- Il a toujours dit qu'il fallait accueillir les migrants.
- Alors qu'il y a dans l'Église catholique, que ce soit en Europe ou aux États-Unis, beaucoup de gens qui considèrent qu'il faut renvoyer les migrants chez eux.
- Donc il avait de nombreux opposants.
- Y compris au sein de la curie à Rome.
- Et je pense que ça a contribué aussi à le fatiguer jusqu'à un point d'épuisement absolu.
- Absolu, Frédéric Mounier.
- D'ailleurs, quel paradoxe de voir Donald Trump.
- Il se précipitait alors qu'il a été très sévère avec les mesures prises par Donald Trump concernant l'immigration aux États-Unis.
-...
Transcription générée par IA