Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Savoir et comprendre le matin sur antenne de Sud Radio, vous êtes avec nous, je vous en remercie toujours plus nombreux, ça fait plaisir.
- Abdallah Zekri est en direct ce matin sur Sud Radio, recteur de la mosquée Sud Nîmes. Abdallah Zekri, bonjour.
- Bonjour, M. Bourdin. Comment allez-vous, Abdallah ? Très bien. Très bien. Abdallah, j'ai besoin de vous.
- Oui. Je vous entends. Ah, rapprochez-vous de votre téléphone, parce que je vous entends pas très bien, là.
- Voilà, je suis parfait. Pas de problème. Bon, ben voilà, parfait. Abdallah Zekri, l'homme suspecté d'avoir assassiné...
- Je dis « assassiné » parce que c'était prémédité. Assassiné, le jeune Aboubakar Sissé à la Grande Combe s'est rendu en Italie, à côté de Florence.
- J'imagine que c'est un soulagement pour la communauté musulmane.
- Oui, c'est un soulagement dans la mesure où le procureur avait dit qu'il prévoyait de commettre d'autres attentats et même des attentats de masse. Donc c'est un soulagement.
- C'est un soulagement. Bien. Vous étiez hier à la marche blanche organisée à la Grande Combe. Je rappelle pour ceux qui ne connaîtraient pas que la Grande Combe, c'est une ville de 5 000 habitants à peu près, ancienne cité minière dans le bassin d'Alès, à une quinzaine de kilomètres.
- Au nord-est d'Alès, Abdallah Zekri, il y avait beaucoup de monde, 2 000 personnes hier pour cette marche blanche.
- La maire de la Grande Combe n'était pas là, d'après ce que j'ai cru comprendre.
- La maire de la Grande Combe avait des problèmes à régler avec certains élus. Donc on a mêlé la politique à une marche qui devait rassurer les gens.
- Et comme vous dites, 2 000 personnes, c'est une commune de 5 000 habitants. Oui.
- Il y a eu 2 000 personnes qui sont...
- ... qui sont venues faire cette marche, dénoncer ce qui s'est passé et apporter leur soutien. Et comme je l'avais dit hier à l'ouverture de mon discours, j'ai commencé par « Salam », « La paix » et « Shalom » parce que je constatais que les représentants des trois religions, enfin pas des prêtres ou autres, mais la communauté qui était présente, il y avait des citoyens franco-juifs, il y avait des citoyens franco-musulmans et il y avait des citoyens français, naturellement.
- Donc ça a été... Tout le monde était concerné.
- Oui. Et ça a été quelque chose... Je suis allé avec beaucoup de tristesse et beaucoup de peine. Et j'avais... Mon cœur est rempli de joie de voir tout ce monde venir apporter leur soutien.
- Oui. Oui. Moi aussi, j'ai remarqué ça. Toutes les communautés étaient représentées. J'ai vu cela. Et j'ai trouvé ça formidable. Ça montre aussi l'esprit sévenol.
- Enfin bon... Voilà. Je fais juste une petite parenthèse. Mais Abdallah a écrit... C'est vrai qu'il y avait des musulmans, il y avait des juifs, il y avait des chrétiens qui étaient là et qui étaient venus pour témoigner. Est-ce qu'aujourd'hui... Lorsque j'entends la communauté juive dire « On a peur », est-ce qu'aujourd'hui, la communauté musulmane dit la même chose ? « On a peur ».
- Oui. La même chose. Vous savez, on est dans le même bateau. Comme dit l'entrain, les actes antisémites augmentent, les actes antimusulmans augmentent, même s'il y a une polémique entre des ministres qui auraient dit...
- Oui. Mais au diable, les polémiques stupides ! J'en ai assez de ces polémiques.
- Les polémiques politiciennes qui viennent pourrir le climat, qui viennent pourrir le climat en France.
- Oui, oui. Et en plus de ça, vous êtes des Cévennes. Je sais très bien. Vous habitez une belle région dans les Cévennes. Vous savez que le bassin minier, ce sont des gens qui sont venus, la plupart d'Algérie, qui ont travaillé dans le bassin minier pendant des années et des années. Maintenant, c'est leurs enfants, leurs petits-enfants qui habitent là-bas.
- Oui. Abdallah a écrit... Là, en l'occurrence, vous dites...
- Vous dites que les musulmans ont peur. Mais d'où vient cette peur ? Pourquoi cette peur, Abdallah a écrit ? Cette peur, parce qu'il y a une stigmatisation, parce que vous allumez les télévisions le matin. C'est du matin au soir, les musulmans, les...
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