Retranscription des premières minutes :
- Elle est avec nous, hein, tout de suite. Non, mais tout de suite, même. Laurent Burgoy, bonjour.
- Bonjour, Jean-Jacques Bourdin. Je rappelle que vous êtes sénateur LR Dugar, président de la commission d'enquête du Sénat sur les industriels de l'embouteille.
- On va être sérieux, parce que cette affaire fait beaucoup de bruit depuis un long moment. Cette commission d'enquête travaille. Vous rendrez vos conclusions quand ? C'est prévu le 19 mai, en fin de matinée, où, avec le rapporteur Alexandre Rousille, nous rendrons public son rapport.
- Voilà. Le rapporteur de la commission d'enquête sur les eaux en bouteille, commission d'enquête qui met en cause le groupe Nestlé Waters.
- Qu'est-ce qu'il estime, Alexandre Wiesel ? Qu'il n'est plus possible de commercialiser les eaux périées comme des eaux minérales naturelles.
- Le préfet va se prononcer rapidement, je crois.
- Oui, d'un quelque...
- Toujours, puisqu'en plus, le préfet Dugar a eu un rapport des hydrologues. Il a eu un rapport de l'ARS Occitanie par rapport à la demande de renouvellement de l'autorisation de produire sur le site de Vergès de l'eau minérale naturelle en bouteille. Et dans quelques jours, je pense, la semaine prochaine ou dans 15 jours, il doit rendre sa décision. Il doit rendre sa décision, avec le gros risque pour Périé de ne plus pouvoir commercialiser les eaux périées comme des eaux minérales naturelles.
- Ce serait une catastrophe pour Vergès. Ça serait même une catastrophe pour le Gard et pour la France. Parce que c'est une marque, Périé. C'est une marque qui est connue à l'échelle internationale.
- Et il faudra qu'il faut... Pour Périé, c'est... Je dis pas la fin de la marque, mais presque.
- Oui. Si demain, la source de Vergès, des bouillants comme vous qui êtes gardois, vous connaissez bien, ne produisait plus du Périé, ça serait catastrophique pour la marque Périé, pour la France.
- Oui.
- Et donc ce qu'il faut faire, c'est qu'il faut...
- Il faut que l'État, avec l'industriel Nestlé, reblase, redonne un blason à cette marque Périé, refaire confiance aux consommateurs.
- Parce que je crois que c'est un manque de confiance des consommateurs envers cette eau minérale qui, c'est vrai, n'est pas nocive à la santé, puisqu'il n'y a pas eu de contamination sanitaire avérée. Mais c'est vrai que, j'allais dire, ce n'est pas forcément de l'eau qui est naturelle.
- Oui. Elle n'est pas forcément naturelle.
- Mais Périé a triché.
- Périé a triché. Il l'a reconnu, d'ailleurs, puisque c'est Nestlé. Enfin, pas Périé, c'est Nestlé.
- Oui, c'est Nestlé qui est propriétaire.
- Nestlé a reconnu qu'il filtrait depuis plusieurs années. C'est eux-mêmes qui l'ont dit aux autorités sanitaires.
- En fait, Nestlé a amélioré l'eau, quoi.
- C'est-à-dire qu'il permettait que l'eau puisse être consommée.
- Voilà. Oui, j'ai bien compris. Donc elle n'était pas du tout minérale naturelle. Elle n'était pas naturelle.
- Voilà.
- Voilà. Bah oui, mais c'est...
- C'est une trahison des consommateurs, Laurent Burgoy.
- C'est surtout... C'est du droit de la consommation, parce que lorsque vous achetez un produit, il faut que les caractéristiques du produit se retrouvent dans la bouteille, dans ce que vous consommez.
- Et là, c'était pas le cas. Donc c'est vrai que ça relève de la tromperie sur la marchandise.
- Alors le préfet va se prononcer. Mais enfin, les hydrogéologues, eux, se sont déjà prononcés.
- Ils ont rendu un avis défavorable.
- Alors ils ont dit surtout que la nappe...
- était par moments de mauvaise qualité, qui est due notamment lorsqu'il y a des phénomènes de...
- Chez nous, on a des phénomènes de sévenol, de forte pluie, et qui, selon les secteurs, et je pense que c'est peut-être aussi une stratégie à revoir d'implantation de nouveaux forages en Garigue, alors que les premiers forages sur le groupe Perrier étaient en pleine, où il y a une nappe de bien meilleure qualité que les derniers forages qui ont été sur la partie des Garigue, où là, le sol est beaucoup plus...
- Plus calcaire et donc plus perméable.
- Bon. Et puis... Et puis, je rappelle, au-delà...
- Alors il y a effectivement la responsabilité de Nestlé, qui a commercialisé des eaux qui, finalement, n'étaient pas naturelles.
- Ça, c'est déjà un premier scandale. Deuxième scandale.
- L'Élysée et Matignon auraient laissé le groupe Nestlé commercialiser ces eaux non...
Transcription générée par IA