Philippe Gustin, délégué interministériel à la reconstruction de St Martin et St Barthélémy, vient de remettre son rapport sur la situation dans les deux îles, ravagées à la rentrée par l'ouragan Irma.
Invité du Grand Matin Sud Radio, il explique que "95 % du bâti a été impacté" et "entre 20 et 25 % des bâtiments ont été totalement détruits".
"Ce qu’on a fait, c’est la mise au sec, bâcher les toits pour permettre aux gens d’habiter dans leurs appartements ou leurs maisons, a-t-il expliqué. Il y a une très grande solidarité qui s’est mise en œuvre. On estime à 1500, 2000 personnes qui sont logées chez des amis, dans de la famille, parce qu’elles n’ont plus de toit."
Philippe Gustin précise que de nombreuses personnes sont toujours dans la détresse, notamment à cause de la difficulté, pour les assurances, de faire leur travail : "Ça fait partie de ma mission d’être toujours en alerte par rapport aux signalements qui me sont faits, afin d’accélérer les procédures, de faire en sorte qu’on traite des cas qui sont parfois très compliqués."
La reconstruction qui s'amorce doit aussi être l'occasion, explique-t-il, d'un rééquilibrage entre la partie néerlandaise et la partie française de l'île de St Martin : "Du côté néerlandais, il n’y a pas de RSA, pas de chômage partiel. Concrètement, on va travailler côté néerlandais, le PIB par habitant y est de 20 % supérieur et on vient se faire soigner, mettre ses enfants à l’école et toucher le RSA côté français. J’insiste bien sur la nécessité de rééquilibrer les sociétés sur les deux parties de l’île. Si on ne rééquilibre pas les choses, il y a, à terme, un risque social très fort."
Écoutez l'interview de Philippe Gustin, invité du Grand Matin Sud Radio au micro de Patrick Roger et Sophie Gaillard