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"300 euros pour la mort de mon fils , je ne le digère pas"

La colère et la douleur d’un père, après la décision du tribunal correctionnel d'Albi. Il y a un an, Enzo, 16 ans, était percuté de plein fouet par une voiture en rentrant chez lui après sa journée de travail dans le Tarn. Poursuivi pour homicide involontaire, le conducteur de 34 ans vient d’être condamné à huit mois de prison avec sursis, six mois de retrait de permis et 300 euros d’amende. Une peine que ne digère pas le père de la victime.

 

Reportage Sud Radio de Christine Bouillot

 

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Ce jugement, pour toute la famille, est un peu comme une deuxième mort d'Enzo. L’homme qui a tué l’adolescent  échappe à la prison, se voit retirer son permis pour six mois, et devra verser 300 euros d'amende.

Une clémence qui attise la douleur

300 euros pour la vie de son fils: insupportable pour Lionel Thomières."Ce n’est pas l’argent ni la prison qui vont me rendre Enzo, mais je n’arrive pas à comprendre qu’aujourd’hui on arrive à négocier des peines de sursis, des retraits de permis avec sursis , des amendes sur la vie d’un enfant". De ce procès, la famille attendait des explications sinon des excuses du conducteur. Mais rien de sa part lors de l’audience qui s’est tenue le 7 avril dernier. Alors que toute la famille attendait beaucoup du délibéré rendu le 9 mais, la clémence du jugement n’a fait qu’attiser la douleur. "Vous pouvez tuer aujourd’hui facilement sur la route que vous ne risquez pas grand chose" dit ce père meurtri. 

"C'est pas avec des peines comme ça qu'on va sensibiliser les gens" - Lionel Thomières, père d'Enzo

 

 

Pour la famille, l’enquête a laissé trop de zones d’ombres, comme la cause de cette sortie de route du conducteur. Les analyses, pas assez poussées et imprécises aux yeux des proches de l’adolescent, ne révéleront pas de trace d’alcool ni de stupéfiant.  Après le choc survenu le 5 avril 2018, Enzo n’est pas mort sur le coup: il décédera trois plus tard à l'hôpital.

Faire de la prévention en souvenir d'Enzo

Aujourd’hui, Lionel veut continuer de faire vivre son fils, qui se destinait à une carrière militaire, souhaitait s’engager pour les autres. Mais ce père s'interroge: comment faire passer des messages de prévention quand les réponses de la justice ne sont pas à la hauteur?

"Pour moi il est inconcevable qu’on ne parle plus d’Enzo. J’aimerais faire de la prévention, dire aux jeunes que la route peut tuer, qu’il faut toujours regarder ce qui arrive en face. Mais quand je vais raconter mon histoire et qu’ils me poseront la question de ce qu’est devenu l’homme qui a percuté mon fils, que voulez vous que je réponde? Il serait temps que toutes ces associations , la prévention routière , la sécurité routière montent au créneau ! Sinon on ne fera jamais baisser le nombre de morts sur les routes. Jamais !"

Avant d’envisager l’avenir, Lionel va  surtout tenter de survivre tant bien que mal, et penser aussi à son autre fils, qui a perdu son grand frère sur une route du Tarn il y a seulement un an.

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