C’est un village sous le choc qui accueillait ce matin les proches de Mauranne et Laura. Quelques jours après l’assassinat des deux jeunes étudiantes aux abords de la gare Saint-Charles à Marseille, Éguilles adressait ce jeudi matin un dernier adieu aux étudiantes. À la veille d’une cérémonie prévue dans l’intimité, la mairie avait déjà proposé aux passants d’envoyer un dernier message aux deux victimes dans le hall de la mairie.
À proximité d’un portrait de la jeune Mauranne, les villageois comme Corinne se sont ainsi relayés pour déposer des mots. "Il fallait le faire, c’était important. Je pense que c’est ce qui nous reste à l’heure actuelle pour montrer qu’on n’aura pas peur et que la solidarité doit jouer avant tout. Et puis témoigner de mon incompréhension, de ma compassion, de ma solidarité", déclare-t-elle.
"C’est une sous-merde, ce type"
Mylène, fleuriste établie à quelques pas de l’église, a le cœur gros en dépit d’un activité supérieure à la moyenne. "Travailler pour des choses comme ça, ça ne devrait pas exister… Quand on n’a pas les mots, des fois on a les fleurs. Ça peut aider, surtout que là il n’y a pas grand-chose à dire avec de telles circonstances", dit-elle.
Au-delà de la tristesse et de la douleur, certains ont du mal à cacher leur colère. C’est le cas de Jacques, qui ne comprend pas de tels actes. "Elle était jeune, 21 ans… Ce n’est pas possible ! Des jeunes filles de 21 ans ? Ce n’est pas possible de tuer comme des sauvages. C’est une sous-merde, ce type", s’indigne-t-il.
Un reportage de Stéphane Burgatt