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À Gradignan, les surveillants pénitentiaires à bout bloquent l’accès à la prison

Par Benjamin Jeanjean

Reportage Sud Radio. À Gradignan (Gironde), les surveillants de la maison d’arrêt ont bloqué pendant deux heures l’accès au site. Les raisons ? Surpopulation carcérale, conditions de travail difficiles et agression violente d’un de leurs collègues.

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Excédés par leurs conditions de travail, les surveillants pénitentiaires de la maison d’arrêt de Gradignan (Gironde) ont bloqué pendant deux heures ce mardi l’accès au site. Dans un établissement saturé avec taux d’occupation de 170%, les agressions se sont multipliées ces dernières semaines, culminant par l’attaque d’un surveillant par un détenu armé d’une lame de rasoir jeudi dernier. Pour Hubert Gratraud, délégué FO-pénitentiaire, la coupe est pleine.

"On n’est pas là pour prendre des coups de lame"

"À l’ouverture de la cellule, ça lui a pris : il a agressé le collègue à coups de lame de rasoir. L’appel à la mobilisation est dans ce sens-là, à un moment donné il faut se faire entendre ! Le laxisme de l’administration sur nos conditions de travail et la surpopulation carcérale, il faut qu’ils l’entendent. Trop, c’est trop ! On ne peut pas se permettre de venir travailler la boule au ventre en se posant la question de savoir si on va rentrer chez nous le soir… Ce n’est pas ça, notre métier ! Notre métier, c’est une mission de garde et de réinsertion, mais on n’est pas là pour prendre des coups de lame et se faire insulter tous les jours", tonne-t-il au micro de Sud Radio.

"Les insultes, on s'y fait"

Surveillante principale dans cette maison, Marie-Christine se montre très fataliste. "Le quotidien est très difficile, nous subissons de plus en plus d’agressions. Ça peut être au couteau, au rasoir… Les insultes, on s’y fait. On se prend des coups de poêle, des coups de poing, des coups de pied. C’est notre lot quotidien, notre taf. (…) Ceux qui ont pris perpète ici n’ont plus rien à perdre. Et il y a de plus en plus de profils psychologiques, des malades. Donc il faut les excuser, ils sont malades...", lance-t-elle, amère.

Propos recueillis par Christophe Bernard

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