"Rodéo sauvage", "cross bitume"… La pratique a plusieurs noms mais fait au moins l’unanimité parmi les habitants : elle exaspère. Aujourd’hui, Internet pullule de vidéos de jeunes pilotes, au guidon de motos tout terrain, souvent sans casques, prenant de grands risques en roue arrière et excès de vitesse. Surtout, les nuisances sonores engendrées polluent au quotidien la vie des riverains, comme à Marseille.
Dans son quartier résidentiel à la périphérie de la ville, sur les collines avec vue sur la mer, Valérie déplore un quotidien devenu infernal. "Au quotidien, c’est épouvantable. Ça devient obsessionnel, on n’entend plus que ça finalement. En été, on est obligés de fermer les vitres, et ça ne suffit même pas. Cet été, ça a été quatre à cinq heures tous les jours, ça rend fou", assure-t-elle. Des nuisances et incivilités qu'elle filme avec son smartphone. "Je rentre du travail, et sur mon chemin je croise ces deux motos. Roue arrière, sans casque, en sens inverse. J’entends ça pendant plusieurs heures, 4 ou 5 par jour, jusqu’à la tombée de la nuit...", se désole-t-elle.
Sans compter les courriers à la préfecture, Valérie compte avec son collectif de voisins plus d'une centaine d'appels au 17 sans aucune intervention policière. Tous en ont donc appelé au député (LREM) du secteur, Saïd Ahamada. Celui-ci demande du temps avant de pouvoir agir. "La petite fenêtre de tir qu’on a, c’est que les rodéos sauvages se pratiquent plutôt en été, donc on a quelques semaines pour pouvoir répondre de manière efficace et réfléchir sereinement. Mais c’est une réponse qui demandera du temps et des moyens que, pour le moment, la police n’a pas", reconnaît-il.
Un reportage de Stéphane Burgatt