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À Marseille, l’hôpital de la Timone secoué par le fléau du harcèlement sexuel

Par Benjamin Jeanjean

L'hôpital de la Timone à Marseille, réputé comme un fleuron de la recherche en infectiologie, est secoué par une histoire de harcèlement sexuel après que des étudiantes d’origine étrangère ont porté plainte pour viol et agressions sexuelles.

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Des enseignants-chercheurs influents qui abusent d’étudiantes vulnérables, bien souvent venues de l’étranger (Inde et Maghreb). Tel est le climat qui semble s’être développé dans les couloirs de l’hôpital de la Timone à Marseille, théâtre d’une plainte pour viol et agressions sexuelles déposée par des étudiantes. Laurent Diez, secrétaire général du SNPTES (Syndicat National des Personnels Techniques, scientifiques et des bibliothèques de l'Enseignement Supérieur, de la recherche et de la culture), a recueilli la parole de plusieurs étudiantes, dont cette Indienne qui a exprimé ce qu’elle avait vécu.

"Quand elle a été reçue pour la première fois par un professeur sociologue, on lui a dit très clairement : "Bon, maintenant, si vous voulez continuer vos études, on fait des études sur les mœurs sexuelles des femmes qui viennent d’Inde ou du Maghreb et on veut connaître leur réaction à la vue d’un bel homme ou d’une belle femme. On a une petite salle au-dessus, on va vous faire passer et voir la réaction que vous avez". Cette Indienne a tout de suite dit non, mais d’autres malheureusement ont accepté la chose. Les prédateurs savent parler à ces femmes pour les mettre en confiance et arriver à leurs fins", explique-t-il au micro de Sud Radio.

Alors que le professeur Didier Raoult, en charge de ce service, parle lui d'une "simple histoire d'amour qui a mal tourné" entre une élève et son professeur, Laurent Diez déplore l’installation latente d’une loi du silence dans l’hôpital. "C’est l’omerta, c’est un régime de terreur. Il peut aussi y avoir des étudiants qui peuvent se rendre complices de la chose. Dans ce monde-là, la bassesse existe. Parce qu’on ne veut pas regarder les choses en face, parce qu’on est soulagé de ne pas être concerné et qu’on ne veut pas le devenir pour garder son financement de thèse ou autre chose. Les gens se voilent la face et regardent ailleurs quand ça se passe", dénonce-t-il.

Un reportage de Victoria Koussa.

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