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À Nîmes (Gard), des pompiers en colère vendent leur caserne sur Le Bon Coin

Par Benjamin Jeanjean

Reportage Sud Radio. Dans le Gard, des pompiers se sont mis en grève et ont ironiquement mis en vente leur caserne sur Internet pour protester contre le manque de moyens dont ils disposent pour accomplir leurs missions.

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La vente n’a bien sûr aucune chance de se réaliser concrètement, mais l’essentiel est de se faire entendre. À Nîmes, dans le département du Gard, des pompiers se sont mis en grève et ont mis en vente leur caserne sur Le Bon Coin dans le cadre d’un bras de fer entamé il y a une semaine avec la préfecture et le Conseil départemental. Dénonçant le manque de moyens ainsi que la violence dont ils sont la cible au quotidien, ces soldats du feu jouent aujourd’hui la carte du coup médiatique dans leur combat.

"Aujourd’hui, elle est en vente de manière symbolique pour signaler au Conseil départemental que puisqu’apparemment ils n’ont pas de fonds pour financer le renouvellement de nos effectifs et de notre matériel, nous la mettons en vente pour leur apporter de l’aide. C’est symbolique, puisque l’argent ils l’ont ! Ils sont excédentaires de 66 millions d’euros... C’est juste un choix politique. On demande donc au président de prendre ses responsabilités par rapport à la sécurité de nos concitoyens et de venir en aide au budget du SDIS", explique l’adjudant Nicolas Nadal.

Pompiers du Gard en grève.png

"Il faudrait qu’on soit 20% de plus"

"On a recréé la caserne, avec les tables en plastique pour le repas, des tentes Quechua qui nous permettent de nous reposer, et une salle de garde avec les bancs et les tables. On s’organise comme on peut !", ajoute-t-il, à deux pas de la préfecture. Pour Patrice Cartagena, délégué syndical Sud, les pompiers du Gard n’ont aujourd’hui plus les moyens de faire leur travail. "En 2003, nous étions 673 sapeurs-pompiers professionnels, aujourd’hui nous sommes 645 avec 20% d’augmentation du nombre d’interventions par rapport à 2003. C’est mathématique, il faudrait qu’on soit 20% de plus !", martèle-t-il.

Au-delà des effectifs, la question de la sécurité inquiète également les pompiers, comme le raconte l'adjudant-chef Nicolas Jarossay... "On avait été appelés pour un simple malaise, et en fait on a été attendus dans les escaliers, dans le noir, et la personne s’est jetée sur nous avec un couteau. Récemment, des collègues ont été agressés au cutter. C’est régulier…", déplore-t-il.

Ces pompiers assurant ne pas avoir été reçus par les autorités, le bras de fer pourrait durer...

Un reportage de Stéphane Burgatt

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