Coup de théâtre dans le procès de la petite Fiona. Le procès en appel de sa mère, Cécile Bourgeon, et de son ex-compagnon, Berkhane Makhlouf, a été renvoyé au mois de janvier, après un incident de séance survenu vendredi dernier.
L'avocate d'une association de protection des enfants, Me Marie Grimaud, avait pointé des anomalies du côté de la défense : l'avocat du père de Fiona avait défendu l'un des témoins du procès en première instance, tandis que l'avocat de la mère avait défendu le couple à la même époque, quand les deux parents étaient encore ensemble. Autant de soupçons de connivence qui ont entraîné une vive réaction de la part des avocats de la défense, qui se sont estimés remis en cause dans leur intégrité professionnelle et ont demandé des excuses de leur consœur.
Si Me Marie Grimaud a accepté de présenter ses excuses, pour des propos qu'elle estime mal interprétés, elle déplore cette demande de report du procès, obtenue par la défense.
"Le président de la Cour d’Assises acquiesce à une prise d’otage qui a eu lieu, à un véritable musellement de la parole d’un avocat, la mienne, a dénoncé Me Marie Grimaud. J'ai beaucoup de colère. Je n’ai que fait état du fait qu’un témoin avait été défendu, dans ce dossier, par un avocat de la défense. Je n’ai fait que révéler que ces deux accusés ont été, un temps, défendu par le même avocat. C’est cette réalité qui dérange mes confrères, mais c’est une réalité qu’ils ont créé, pas moi. De toute façon, le report de cette Cour d’Assises était orchestrée depuis le départ. C’est une guerre psychologique que je trouve particulièrement malsaine autour de la mort d’un enfant."
Propos recueillis par Félix Mathieu pour Sud Radio