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Affaire Grégory : Murielle Bolle fixée ce vendredi sur sa demande de libération

Par Jérémy Jeantet (avec AFP)

Témoin-clé de l'affaire Grégory en 1984, Murielle Bolle a été mise en examen le 29 juin pour enlèvement suivi de mort et placée en détention provisoire. Sa demande de libération est étudiée ce vendredi par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon.

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Murielle Bolle va-t-elle retrouver la liberté ? La demande de ce témoin-clé de l'affaire Grégory en 1984, aujourd'hui écroué, est examinée ce vendredi par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon.

Âgée de 48 ans, Murielle Bolle a été mise en examen le 29 juin pour enlèvement suivi de mort et placée en détention provisoire. Adolescente à l'époque des faits, elle avait accusé son beau-frère Bernard Laroche du rapt du garçon de 4 ans, retrouvé mort dans la rivière Vologne, avant de se rétracter.

L'accusation avant des violences familiales pour justifier de ce revirement. Déjà, le 4 juillet, une première demande de mise en liberté a été refusée par la chambre de l'instruction, qui attendait notamment qu'une solution d'hébergement, sans contact avec sa famille, puisse être trouvée. Un mois plus tard, "tous les éléments permettant sa remise en liberté sous contrôle judiciaire sont réunis", assure Me Jean-Paul Teissonnière, l'un des avocats de Murielle Bolle, qui évoque une possibilité de résidence "très éloignée de sa famille".

Son témoignage en question

L'audience débutera à 9h30 ce vendredi matin, devant la formation de trois magistrats, présidée par Claire Barbier, qui est chargée du dossier. Face aux avocats de Murielle Bolle, le parquet plaide pour un maintien en détention.

"J'ai pris des réquisitions écrites pour m'opposer à la demande de remise en liberté, essentiellement pour les nécessités de l'enquête et l'efficacité des actes à venir", a indiqué mardi le procureur général, Jean-Jacques Bosc. Le ministère public craint d'éventuelles pressions, "compte tenu de ce qui s'est passé en 1984".

La première audition de l'adolescente, en 1984, n'avait pas convaincu les gendarmes. Murielle Bolle avait alors fini par dire qu'elle se trouvait dans la voiture de son beau-frère, Bernard Laroche, lorsque ce dernier est passé prendre le petit Grégory Villemin, le 16 octobre 1984, le jour de sa mort, avant de le déposer, pensait-elle, chez des amis des parents de l'enfant. Le 5 novembre, Murielle Bolle avait répété ces déclarations devant le juge d'instruction, Jean-Michel Lambert. Ce dernier décidait alors d'inculper et d'écrouer Bernard Laroche.

Le lendemain, après avoir passé la nuit en famille, Murielle Bolle était revenue, avec sa mère, pour se rétracter, accuser les gendarmes de pressions.

Pressions familiales ?

Si les enquêteurs considéraient déjà comme établi que Murielle Bolle avait été "malmenée" par sa famille le soir du 5 novembre, le témoignage d'un cousin de 54 ans est récemment venu apporter de l'eau à leur moulin. Prenant la parole pour la première fois, il a parlé de "lynchage" et affirmé que sa cousine lui avait confié ce soir-là avoir bel et bien assisté à l'enlèvement.

Une confrontation entre les deux cousins a eu lieu la semaine dernière au cours de laquelle ils sont tous deux restés sur leurs positions.

"Cela fait 32 ans qu'elle dit qu'elle n'a pas subi de violences de la part de sa famille, avec qui elle est en bons termes", a lancé jeudi Me Teissonnière. Pour les avocats de Murielle Bolle, les déclarations de ce cousin ne sont qu'un simple "recyclage d'informations tirées des médias".

L'enquête relancée

Longtemps dans l'impasse, l'affaire Grégory avait été relancée de manière spectaculaire, à la mi-juin, avec l'arrestation de Marcel et Jacqueline Jacob, grand-oncle et grand-tante de Grégory, soupçonnés d'avoir joué les "corbeaux" de l'affaire, en envoyant une série de lettres anonymes très bien renseignées sur la famille.

Mis en examen pour enlèvement et séquestration suivis de mort, les deux septuagénaires, jamais inquiétés jusqu'alors, avaient été remis quelques jours plus tard en liberté sous contrôle judiciaire strict, domiciliés séparément dans des lieux tenus secrets, avec notamment l'interdiction absolue de parler à la presse.

Selon ses avocats, Murielle Bolle, qui vit très mal sa détention provisoire, acceptera les conditions du contrôle judiciaire de la chambre de l'instruction pour lui redonner sa liberté.

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