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Affaire Maëlys : "L’aveu est difficile à avoir dans le droit pénal français"

Par Benjamin Jeanjean

Invitée du Grand Matin Sud Radio, l’avocate Marie Grimaud, de l’association Innocence en danger, revient sur les dernières révélations de l’enquête sur la disparition de la petite Maëlys.

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Plus d’une semaine après la disparition de la petite Maëlys lors d’un mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère), les enquêteurs ne savent toujours pas où se trouve la fillette, ni si elle est encore vivante. Alors qu’un homme âgé de 34 ans, présent au mariage, a été mis en examen, Me Marie Grimaud, de l’association Innocence en danger, était l’invitée du Grand Matin Sud Radio ce mardi pour évoquer cette affaire.

"Il y a deux hypothèses pour expliquer cet enlèvement. Soit c’est un proche, comme dans 90% des dossiers, soit c’est la configuration du mariage en tant que tel, où tous les invités sont forcément bons et gentils puisqu’on est dans un cadre festif. Ce sont des amis d’amis qui sont invités, et c’est un cadre plutôt rassurant pour un enfant. À mon sens, c’est davantage ce cadre qui a permis cet enlèvement", déclare-t-elle d’emblée.

"L’étau se resserre mais il est loin d’être fermé"

Pour l’avocate, certains détails de l’enquête confortent en tout cas la thèse de l’enlèvement. "Est-ce qu’on a eu ici affaire à un prédateur aguerri ou est-ce qu’on est dans le cadre d’une pulsion ? Je ne sais pas. En revanche, la technique est toujours la même. Un enfant, il faut l’attirer en évitant qu’il crie et se débatte. Selon les informations qu’on commence à avoir dans ce dossier, l’individu en question aurait eu des chiens. Et le chien est souvent un prétexte utilisé pour approcher des enfants, comme il semble que cela ait été le cas ici", précise-t-elle ainsi.

Rappelant l’urgence de la situation ("Si on n’a pas d’éléments tangibles pendant les 15 premiers jours pour savoir où est l’enfant, il y a un risque d’enlisement de l’enquête"), Me Marie Grimaud déplore par ailleurs quelques blocages dus au système judiciaire français. "S’il y a eu mise en examen, c’est qu’il y a eu des indices graves et concordants. Ce sont en l’occurrence son ADN, ses propres contradictions, ses déclarations sur ce fameux short tâché de vin qu’il aurait enlevé mais qui est introuvable, le nettoyage du véhicule… Cet individu trouve pour le moment des explications qui peuvent paraître plausibles. Il va falloir un peu de temps pour le mettre face à ses contradictions et contredire ses hypothèses. L’étau se resserre mais il est loin d’être fermé. Tant qu’on n’a pas découvert Maëlys, tout repose sur l’aveu. Et l’aveu, il est difficile à avoir dans le droit pénal français, puisqu’il y a le droit à garder le silence et le principe de ne pas s’auto-incriminer", explique-t-elle. 

Réécoutez l’intégralité de l’interview de Marie Grimaud dans le Grand Matin Sud Radio

 

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