Agnès Pannier-Runacher était l’invitée politique de Patrick Roger le 29 août 2019 sur Sud Radio. Elle a aussi assuré que l'argent issu des privatisations serait utilisé pour financer des projets de rupture, et que les impôts des petites entreprises n'augmenteront pas.
Indemnisation des commerçants de Biarritz : le périmètre reste à préciser
Interrogée sur les aides que l’État est en train de préparer pour les commerçants qui ont souffert du bouclage policier de Biarritz pendant le G7, Agnès Pannier-Runacher a répondu : "je vais à Biarritz pour discuter avec les élus, puis les représentants des commerçants des modalités de ce soutien. Les commerçants situés dans la zone la plus impactée seront aidés, il n’y a pas de doute là-dessus. Avec les élus de l’agglomération, je vais aussi discuter des autres zones qui ont été impactées. La Chambre de commerce et d’industrie a déjà fait une proposition de dispositif, et il y a de fortes chances que nous nous basions là-dessus".
Agnès Pannier-Runacher a aussi expliqué les modalités de calcul de cette aide. "On part de la marge brute, on la compare à celle des week-ends des années précédentes et on demande aux commerçants de faire une attestation sur l’honneur. On a fait de même pour indemniser les commerçants qui ont souffert de la fermeture du périmètre autour de Notre-Dame. Depuis deux ans, on intervient assez vite, on a toujours été aux côtés des commerçants lorsqu’il y avait ce type de situation. On se donne jusqu’au 15 septembre pour recenser les besoins des commerçants".
Agnès Pannier-Runacher a aussi assuré ne pas avoir de regrets quant au bouclage policier de Biarritz. "Le G7 a été un grand succès politique, mais aussi une mise en lumière du Pays basque. C’est une exposition à des centaines de millions de personnes qui, je pense, doit apporter beaucoup de touristes dans les années qui viennent. J’espère qu’on le verra dès l’année prochaine".
"Toute notre politique vise à redonner de la mobilité sociale"
Au cours de cet entretien, Agnès Pannier-Runacher a aussi évoqué la table ronde du MEDEF sur les inégalités de destin en France (réussite scolaire et professionnelle notamment), à laquelle elle se rend le 29 août 2019. "Les inégalités sont de plus en plus liées au milieu d’origine. Aujourd’hui, les inégalités sont moins des inégalités de revenus et de patrimoine. Contrairement aux idées reçues, la France est l’un des pays les plus égalitaires d’Europe en termes de revenus et de patrimoine. Contrairement aussi aux idées reçues, le niveau de pauvreté en France est l’un des plus faibles d’Europe. Par contre, vous avez des inégalités de destin, car les opportunités auxquelles vous avez accès suivant votre milieu d’origine et votre lieu de naissance ne sont pas les mêmes. Toute notre politique vise à redonner de la mobilité sociale, à ouvrir des perspectives.
Si nous avons mis en place l’école obligatoire dès 3 ans, c’est parce que l’étude internationale PISA montre que la France est le pays où l’écart en compétences est le plus élevé selon que l’on vient d’une famille riche ou d’un milieu modeste. Et derrière, ça crampe votre avenir professionnel".
"Les méthodes de recrutement de Pôle emploi ont complètement changé"
Interrogée sur la pertinence et l’efficacité de Pôle emploi, Agnès Pannier-Runacher a déclaré : "Pôle emploi a des modes de recrutement qui ont complètement évolué. Pôle emploi recrute par simulation aujourd’hui : ils regardent non pas le parcours professionnel antérieur mais vos qualités. Êtes-vous organisé ? Savez-vous travailler en équipe ? Savez-vous suivre un processus de manière rigoureuse ? C’est ça qui compte et c’est ça qui permet de passer d’une profession de boulanger à l’industrie par exemple. J’ai vu une coiffeuse devenir opératrice de maintenance, j’ai vu une assistante maternelle se découvrir une passion pour l’aéronautique…"
La secrétaire d’État a aussi livré une analyse positive de l’ordonnance de la réforme de l’assurance chômage. "Il y a une incitation forte à revenir au travail. On ne permet plus aux chômeurs de recharger leurs droits. Désormais, il faut travailler 6 mois (et non plus 4 mois) sur 2 ans pour recharger ses droits".
Les plateformes, "un moyen pour certains Français de s’insérer sur le marché du travail"
"Ce n’est pas parce que vous entrez dans un emploi avec un CDD que vous n’aurez jamais un CDI. D’ailleurs, 'l’économie de plateforme' peut servir de tremplin pour certaines personnes pour entamer leur insertion sur le marché du travail. En même temps, il faut être vigilants, il ne faut pas qu’on refabrique une classe de travailleurs pauvres, comme les 'working poor' aux États-Unis. C’est un réglage fin qu’il va falloir faire avec les partenaires sociaux".
"On financera des projets de rupture à plus forte valeur ajoutée"
Interrogée sur la privatisation à venir de la Française des Jeux et d’Aéroports de Paris, Agnès Pannier-Runacher a fait savoir : "quand on privatise une entreprise, on reçoit de l’argent qui correspond aux bénéfices futurs de l’entreprise. D’un point de vue financier, l’objectif est de récupérer cet argent qui est dans une entreprise qui fonctionne très bien, mais dans laquelle l’État actionnaire n’a pas vocation à rester de manière stratégique, pour l’utiliser sur des investissements à plus forte valeur ajoutée. On va par exemple financer l’innovation de rupture dans l’intelligence artificielle dans le domaine du diagnostic médical, pour le stockage des énergies… Cet argent sera consacré aux investissements à haute valeur ajoutée, qu’on ne trouve pas dans le privé".
"Les TPE et PME bénéficient d’une baisse d’impôts sans équivalent"
Enfin, au sujet des interventions en faveur des PME dans le budget de l’État, qui devraient diminuer de 2 milliards d’euros, Agnès Pannier-Runacher a déclaré : "lorsque vous baissez l’impôt sur le revenu des personnes physiques, vous baissez l’impôt sur le revenu de 2 millions de PME. Je pense qu’il faut faire un calcul global : aujourd’hui, vous avez une baisse massive des impôts qui bénéficient aux PME. Vous avez aussi des dispositifs qui sont des niches fiscales qui bénéficient aux PME, et qui sont en diminution. Mais pas que pour les PME ! La diminution de l’impôt sur les sociétés a été légèrement ralentie pour pouvoir financer les dispositifs en direction des PME. La réalité, ce ne sont que les TPE et les PME qui bénéficient d’une baisse d’impôts sans équivalent depuis des années. Il en est de même pour les particuliers. Moi, je regarde les faits : le taux de croissance en France est l’un des plus élevés d’Europe, la vitesse de diminution du chômage n’a pas d’égal depuis 10 ans, et c’est dans cette direction que nous devons continuer à travailler".
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