Au lendemain de l'attaque à la gare Saint-Charles à Marseille, qui a fait deux victimes, Alain Juillet, ancien directeur du renseignement à la DGSE et président de l'Académie d'intelligence économique, était l'invité du Grand Matin Sud Radio.
Pour lui, cette attaque n'est pas une surprise : "C'est la suite de ce qu'a annoncé Al Baghdadi il y a quelques jours. Il y a eu un message du chef de Daesh qui a incité, dans le monde entier, les bons musulmans pratiquant sa vision à attaquer les mécréants que nous sommes et qui leur font la guerre. C'est pour ça qu'il y a eu quelque chose au Canada, puis en France hier. Et il y en aura d'autres, un peu partout. Ce n'est qu'un début."
Surtout, ces nouvelles formes d'attaques, beaucoup moins préparées, posent des difficultés et appellent une plus grande prise de conscience. "Ce sont des attentats à faible coût, c'est du low cost. Acheter un couteau de cuisine et poignarder des gens dans la rue, ce n'est pas difficile. C'est toute la difficulté du problème actuel. Autant il est facile d'identifier des groupes terroristes structurés qui vont monter des opérations. Ce sont des équipes et, tôt ou tard, on peut identifier un ou plusieurs membres de l'équipe et on peut intervenir. Vous avez quelqu'un qui est convaincu par ce qu'il entend, ce qu'il lit, les discussions qu'il a et, tout d'un coup, va se dire 'Cette fois-ci, c'est moi, j'y vais'. Il est temps de regarder les choses en face et d'arrêter de faire de la discrimination négative, de ne pas vouloir citer les choses parce que ça gêne. Oui, il était en situation irrégulière, il a été arrêté plusieurs fois parce qu'il était en situation irrégulière et que c'est illégal en France. Personne n'a vraiment vu qu'il était radicalisé. Il faut qu'on apprenne tous, l'État comme les citoyens."
Écoutez l'interview d'Alain Juillet, invité du Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard