Une intervention policière a eu lieu ce lundi matin à l'université Paul Valéry de Montpellier, bloquée depuis plus de deux mois par des opposants à la loi Orientation et Réussite des Étudiants (ORE), a annoncé la préfecture de l’Hérault. Cette opération survient par ailleurs sur un campus... quasiment désert, les vacances universitaires ayant débuté vendredi soir !
"Intervention policière pour débloquer l'université Paul Valéry. 50 flics pour... 0 étudiant-e-s. Le comité de mobilisation avait pourtant prévenu qu'il n'y aurait personne. Cette action est ridicule. Nous voyons l'incompétence de la direction", a réagi sur les réseaux sociaux le syndicat Solidaires Étudiants 34.
Intervention policière pour débloquer l'université Paul Valéry. 50 flics pour... 0 Étudiant-e-s. Le comité de mobilisation avait pourtant prévenu qu'il n'y aurait personne. Cette action est ridicule. Nous voyons l'incompétence de la direction de @univpaulvalery. https://t.co/YksxFoYmLY
— Solidaires étudiant.e.s 34 (@SolidairesEtu34) 23 avril 2018
Pour le vice-président de l'université Marc Dedeire, le but de l'opération était avant tout d'évaluer l'ampleur des dégâts après l'occupation, et ce pour les besoins de l'enquête. "Les constatations montrent des dégradations importantes sur du matériel, des tags, des dégâts sur du matériel de vidéoprojection dans les amphis, sur la sonorisation de ces amphis, etc. On est sur une fourchette entre 250 et 300 000 euros, ce qui comporte les dégâts sur le mobilier mais également les coûts liés à la sécurisation du campus par les prestataires", assure-t-il au micro de Sud Radio.
Des affirmations et une estimation totalement démenties par Mathilde, l'une des étudiantes bloqueuses, elle aussi interrogée par Sud Radio. "C’est assez abusé, il n’y en a absolument pas pour le prix qu’ils ont dit ! Ils ont beaucoup exagéré, il y a juste quelques tags, et encore, l’un des amphis a été repeint par les gens du comité de mobilisation eux-mêmes. Il n’y a pas eu de casse de rétroprojecteurs ou de sono, tout marche ! On se sert des deux pour les cours substitutifs ou pour nos AG !", martèle-t-elle.
Le tribunal administratif de Montpellier avait ordonné mercredi aux occupants de l'université Paul Valéry de "libérer les lieux sans délai", sans quoi le président de l'université Patrick Gilli serait autorisé "à procéder d'office à leur expulsion", ce dernier "ayant le pouvoir de faire lui-même appel à la force publique en cas de nécessité".
Cette opération intervient trois jours après l'évacuation vendredi par les CRS de la faculté parisienne de Tolbiac (13ème arrondissement), au terme de trois semaines d'occupation.
(Avec AFP)