Soupçonnée d’avoir rémunéré également des employés du Front national avec des fonds du Parlement européen, dont elle est membre, Marine Le Pen compte bien se battre jusqu’au bout pour contester sa mise en examen dans cette "affaire" des assistants parlementaires du Front national. Le 30 juin dernier, la double candidate à l’élection présidentielle française avait été convoquée par les juges sans pour autant répondre aux questions posées. En revanche, elle avait lu un texte aux magistrats Renaud Van Ruymbeke et Claire Thépaut, comme la loi l’y autorise.
"Je ne saurais recevoir des instructions quant aux modalités de mon travail"
Dans ce texte, Marine Le Pen estime notamment que les juges français sont "radicalement incompétents" au nom du "principe de séparation des pouvoirs" pour enquêter sur cette affaire, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier. Selon elle, la justice ne peut "s'ériger en arbitre du contenu du travail politique d'un député et de son bien-fondé. Sauf à contrevenir au principe de séparation des pouvoirs", a-t-elle ainsi déclaré. "Je ne saurais, à l'instar de tout député, recevoir des instructions quant aux modalités et au contenu de mon travail parlementaire, fut-ce au travers de règles administratives internes", ajoute-t-elle.
Contestant fermement avoir utilisé entre 2009 et 2016 des fonds européens pour payer sa cheffe de cabinet au FN Catherine Griset et son garde du corps Thierry Légier, la présidente du parti frontiste "assume en revanche avoir durant la période concernée eu une activité politique et employé des assistants pour ce faire".
Un préjudice estimé à 5 millions d’euros par le Parlement européen
Pour rappel, les juges soupçonnent le FN d'avoir mis en place un système pour faire prendre en charge la rémunération de ses permanents avec des fonds du Parlement européen en les faisant salarier comme assistants de députés européens. Le Parlement évalue son préjudice à 5 millions d'euros.
(Avec AFP)