Y-a-t-il eu une faille dans le dispositif de sécurité prévu le soir du 14 juillet 2016 à Nice ? Deux magistrats instructeurs désignés par le président du tribunal vont devoir tenter, à nouveau, de répondre à cette question, après le classement sans suite d’une première plainte. "C'est une question délicate et importante", il n'y a "pas trop de deux" juges pour ce dossier, a estimé le procureur Jean-Michel Prêtre.
Cette nouvelle procédure fait suite au dépôt d’une seconde plainte, avec constitution de partie civile, par les parents de Yanis, un enfant de 4 ans tué lors l’attentat qui a fait 86 morts et 450 blessés. Leur action vise la mairie et l'État, organisateurs de la sécurité le soir de la fête nationale.
Aucune infraction reprochable à quiconque
Les parents de cet enfant ont également demandé le dépaysement de cette affaire et attendant la décision du parquet général d’Aix-en-Provence. Leur avocat Me Yassine Bouzrou estime que les liens de travail du parquet avec la mairie et la préfecture pourraient compromettre l’objectivité de l’enquête. Le parquet avait notamment participé aux réunions préparatoires sur les risques d’attentats le soir du 14 juillet.
Plus tôt dans la semaine, lors d’un point presse, le procureur Jean-Michel Prêtre avait estimé qu’il n’y avait aucune infraction reprochable à quiconque. Une nouvelle déclaration qui rejoint des propos tenus en janvier. "Pour que l'infraction pénale soit constituée, il ne faut pas simplement avoir été imprudent ou avoir commis une erreur, mais il faut avoir eu conscience d'un risque important, que la couverture de ce risque ait été prévue et que le responsable ait sciemment décidé qu'il n'en ferait rien. Ce n'est pas ce qui a été constaté dans cette affaire", avait alors expliqué le procureur.