C’est une affaire qui n’a visiblement pas encore livré son dernier verdict. Le 19 juillet 2016, Adama Traoré est mort à l’âge de 24 ans lors d’une interpellation par des gendarmes à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise). Un drame qui a alors ranimé le débat sur les violences policières, quelques mois avant "l’affaire Théo" d’Aulnay-sous-Bois. En effet, alors que la famille de la victime dénonçait une bavure, Adama Traoré ayant été maintenu au sol par le poids des corps de trois gendarmes, le procureur de Pontoise, Yves Jannier, assurait de son côté que le jeune homme était décédé suite à une "infection très grave".
Deux médecins contredisent le procureur de Pontoise de l’époque
Or, à en croire les résultats d’une contre-expertise demandée par la famille et que Le Parisien a pu consulter, Adama Traoré serait bel et bien mort par asphyxie. "Aucun signe ne permet d’évoquer un état infectieux antérieur. (…) L’ensemble de ces constations permet de conclure que la mort de M. Adama Traoré est secondaire à un état asphyxique aigu, lié à la décompensation – à l’occasion d’un effort et de stress", assurent ainsi les deux médecins chargés de cette contre-expertise.
Me Yassine Bouzrou, avocat de la famille de la victime, a indiqué que ces derniers éléments écartaient de "manière définitive la thèse de l'ancien procureur de Pontoise", dans des propos là encore rapportés par Le Parisien. Les gendarmes impliqués pourraient bientôt être entendus par le Tribunal de Grande Instance de Paris, désormais dépositaire du dossier.