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Bordeaux : des étudiants squattent un bâtiment public et y hébergent des mineurs étrangers

Par Mathieu D'Hondt

Reportage Sud Radio. Plusieurs étudiants ont investi un immeuble du Conseil Régional à Bordeaux (Gironde) pour y héberger des mineurs étrangers.

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Une poignée d'étudiants s'est installée dans un un vieil immeuble désaffecté, appartenant au Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine à Bordeaux (Gironde), afin d'y héberger des mineurs étrangers. Ces cinq amis, qui assurent ne pas faire partie d'une association politisée et qui ne revendiquent aucune accointance partisane, se définissent volontiers comme des "révoltés" dénonçant l'inaction des pouvoirs publics, coupables, selon eux, d'avoir totalement abandonné l'accueil des migrants.

"Un mineur étranger doit être mis à l'abri, c'est la loi"

Au micro de Sud Radio, Sébastien - étudiant en philosophie âgé de 20 ans - fait part de sa colère. "En France, il y a un marché de la misère, des subventions sont distribuées à des gens qui signent des cahiers des charges qui, pour nous, sont dégueulasses", peste-t-il. "Ce sont les mêmes qui organisent les expulsions et qui mettent des gens dans des hôtels tout prêt de l'aéroport en collaboration totale avec la préfecture, et nous on ne trempe pas là-dedans", surenchérit-il. De cette volonté de ne pas rester sans rien faire est donc née cette idée d'investir les lieux y pour accueillir ceux qui en ont le plus besoin. C'est le cas de Baba, d'origine camerounaise, qui occupe le squat avec une dizaine d'autres mineurs immigrés. Passé par "l'Algérie, le Maroc et l'Espagne", ce dernier, peu loquace, nous confie tout de même que le voyage "était très compliqué" et qu'il a subi "beaucoup de souffrances en route". Autant d'épreuves terribles qu'il essaie tant bien que mal d'oublier au contact de ces étudiants mais aussi de ceux qui ne connaissent que trop bien ce qu'il a pu vivre. 

La situation demeure toutefois précaire pour Baba et ses co-locataires de circonstance, lesquels devraient pourtant être protégés par la loi, comme nous le rappelle Léa, l'une des personnes à l'origine du squat. "C'est la loi, un mineur doit être mis à l'abri, ce qui n'est pas le cas. Pendant ce temps là, les jeunes sont en danger dehors, ils manquent de tout et n'ont pas accès à la scolarisation", déplore-t-elle.

Pour l'instant, aucune réaction officielle de la part des autorités locales comme nationales, mais le Conseil Régional a d'ores et déjà entamé une procédure d'expulsion. Affaire à suivre.

Propos recueillis par Christophe Bernard pour Sud Radio

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