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Cambrioleur tué : "Mon client est en plein cauchemar, il a donné la mort"

Par Benjamin Jeanjean

Ce week-end, un homme a tué à l’aide de son fusil de chasse l’un des deux cambrioleurs qui s’étaient introduits à son domicile. Son avocat, Me. Jean-Marc Darrigade, était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce lundi.

La police privilégie la piste de la légitime défense

C’est l’un de ces faits divers qui agitent à chaque fois la presse et l’opinion publique. Ce week-end, près de Béziers, Daniel Malgouyres a été mis en examen pour homicide volontaire après avoir tué à l’aide de son fusil de chasse l’un des deux cambrioleurs qui s’étaient introduits chez lui et qui l’avaient roué de coups, lui et son épouse. Une mise en examen que comprend son avocat Me. Jean-Marc Darrigade, invité du Grand Matin Sud Radio.

"Il a vu la mort en face"

"Mon client a vu la mort en face. Il a donné la mort et est en plein cauchemar à l’heure actuelle. Tout le monde a évidemment de l’empathie pour ce genre de situations et comprend qu’on est en situation de légitime défense. Mais ce genre d’interprétation juridique ne se donne qu’à la fin d’un dossier, une fois que tous les paramètres ont été vérifiés", explique-t-il. Rappelant qu’il y a "un drame humain incontestable, puisqu’un homme est mort quoi qu’on puisse en penser", l’avocat souligne également que Daniel Malgouyres "avait déjà été victime d’un cambriolage mais n’avait jamais utilisé son arme, c’est quelqu’un qui a un passé irréprochable à ce niveau-là".

Alors que la piste de la légitime défense est largement privilégiée par les enquêteurs pour le moment, Me. Darrigade insiste sur la violence de l’agression subie par son client. "Ce sont des faits d’une violence assez importante puisque les visages des deux victimes étaient marqués au moment des premières constatations des enquêteurs. Ce sont des agresseurs qui étaient déterminés : ils cherchaient un coffre qui n’existait pas et n’étaient pas prêts à entendre cette réalité. On peut se demander jusqu’où ils seraient allés pour obtenir ce qu’ils cherchaient", assure-t-il avant de se pencher sur le déroulé des faits cette nuit-là. "C’est quelqu’un qui est actuellement en plein cauchemar, donc l’analyse est assez compliquée pour le moment. Tout s’est joué en quelques dixièmes de secondes. L’agresseur lui a laissé un espace de quelques secondes, ce qui lui a permis de s’emparer de son arme. Il n’a évidemment pas à ce moment-là d’intention quelconque, si ce n’est de trouver une issue sans réfléchir", explique-t-il.

"Tourner la page le plus vite possible"

Si les messages de soutien se multiplient envers Daniel Malgouyres, notamment sur une page Facebook créée en ce sens, Jean-Marc Darrigade tient à calmer le jeu. "C’est un personnage médiatique, son geste est emblématique et tout le monde va essayer de s’en emparer et de l’interpréter. Ni lui ni ses proches ne sont à l’origine de la création de cette page Facebook. Les soutiens qui se manifestent sur cette page sont parfaitement libres et ne sont contrôlés ni par lui ni par sa famille. On comprend très bien que ce genre de situations crée une forme d’empathie générale, mais mon client souhaite surtout tourner la page le plus vite possible", déclare-t-il.

Réécoutez en podcast l’interview de Jean-Marc Darrigade dans le Grand Matin Sud Radio

 

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