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Dans les minutes qui suivent la mort de Rémi Fraisse

Par La Rédaction

Invité – Matthieu Suc, journaliste au Monde, était l’invité de Sud Radio ce jeudi 13 novembre à 7h47. Il raconte les conversations des gendarmes au soir de la mort de Rémi Fraisse.

"Depuis quelques années, explique tout d'abord Matthieu Suc à Christine Bouillot, les CRS et les gendarmes mobiles, lorsqu'ils sont en opération de maintien de l'ordre, et afin d'éviter qu'on les accuse de bavure ou pour avoir des éléments de preuve lorsque des manifestants commettent des crimes ou délits, filment systématiquement avec un caméraman et un autre gendarme dédié à la protection du caméraman. Il y a donc eu un enregistrement vidéo des moments concomitants à la mort de Rémi Fraisse." Cette vidéo a ensuite été "versée au dossier d'instruction et les enquêteurs ont retranscrit tout ceci sur PV. Nous en avons eu connaissance", développe le journaliste.

“C’est la faute à pas de chance”

Sur la chronologie des événements au soir de la mort de Rémi Fraisse, Matthieu Suc raconte : "À un moment où les manifestants s'en prennent au site de vie des gendarmes, et après avoir envoyé des bombes lacrymogènes, les gendarmes envoient une grenade offensive composée d'explosif, dans le but de disperser certains manifestants. Mais, a priori, à l'heure où on parle, il n'y a pas du tout de preuve qu'ils ont voulu blesser ou tuer un manifestant. La grenade va tuer Rémi Fraisse, c'est la faute à pas de chance", selon le journaliste.Sur l'éventualité d'un mensonge d'État commis par le ministre de l'Intérieur, "il faut rester extrêmement prudent", affirme Matthieu Suc. "Ce que l'on peut comprendre, poursuit le journaliste, c'est que dans ces enregistrements on est dans le temps de l'action, on suit minute par minute le déroulement des événements : “Tiens, il est tombé, il va bien, il ne va pas bien, il respire, il est décédé le mec, faut pas qu'ils sachent.” On est vraiment dans les minutes qui suivent la mort de Rémi Fraisse, dans un contexte d'opération de maintien de l'ordre très virulent, où les opposants caillassent les forces de l'ordre. Il est vraisemblable que les propos des forces de l'ordre à ce moment-là concernent les manifestants. Dans un contexte d'affrontement, “il ne faut pas que les manifestants sachent”, sinon ça va devenir encore pire, pensent-ils."

“Pourquoi avoir mis deux jours pour dire que Rémi Fraisse était mort d’une grenade offensive tirée par un gendarme ?”

"Certains voient la grenade tomber et Rémi Fraisse mourir, et les gendarmes disent qu'ils en ont rendu compte à leurs autorités, au parquet. Après, effectivement, la question se pose d'un point de vue politique de savoir ce que savaient les ministres concernés. Et pourquoi le Gouvernement a mis deux jours pour dire que Rémi Fraisse était mort d'une grenade offensive tirée par un gendarme", conclut le journaliste du Monde.

Réécoutez l'intégralité de l'interview de Mathieu Suc en cliquant sur "13/11 l’invité pour comprendre : Matthieu Suc, journaliste au Monde", dans la rubrique "les derniers podcasts" dans la colonne de droite sur Sudradio.fr

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