Poursuivi en diffamation par le maire LR de Nice Christian Estrosi après avoir accusé ce dernier de financer l'islamisme dans sa ville, le sénateur-maire FN de Fréjus David Rachline a gagné ce lundi son procès, au bénéfice de son immunité parlementaire.
"M. Rachline s'est retranché derrière sa qualité de sénateur pour éviter d'avoir à se justifier"
L'ancien ministre de l'Industrie réclamait en effet 10 000 euros de dommages et intérêt à son homologue du Var, coupable à ses yeux d'avoir franchi la ligne jaune le 20 juillet dernier, lors d'une interview télévisée diffusée sur la chaîne Public Sénat. Au cours de cet entretien organisé dans la foulée d'un débat portant sur la prolongation de l'état d'urgence, 6 jours après le terrible attentat de la promenade des Anglais, David Rachline avait accusé Christian Estrosi d'avoir "permis l’installation d’un certain nombre de mosquées dont nous ne sommes pas certains qu’elles soient très républicaines", et avait affirmé au passage détenir "la preuve" que le maire de Nice avait "financé un certain nombre d’organisations proches de l’UOIF, qualifiée de terroriste par un certain nombre de pays".
Son avocat Me David Dassa-Le Deist s'est félicité de ce verdict en saluant "une décision orthodoxe", tout en expliquant qu'il avait plaidé l'irresponsabilité pénale de son client au bénéfice de son immunité parlementaire, et réclamé dans le même temps la condamnation de M. Estrosi pour "procédure abusive". Déplorant un jugement "plutôt inquiétant", l'avocat de ce dernier n'a de son côté pas exclu de faire appel et a déclaré, non sans une certaine ironie, que "M. Rachline, de manière très courageuse, (s'était) retranché derrière sa qualité de sénateur pour éviter d'avoir à se justifier sur la gravité des propos qu'il avait tenus".
Christian Estrosi a bien évidemment réagi dénonçant sur twitter cette immunité parlementaire qu'il qualifie de "désuète".
Relaxe @david_rachline : vivement la suppression de l'immunité parlementaire qui est totalement désuète. https://t.co/eJWckC0jLc
— Christian Estrosi (@cestrosi) 26 juin 2017