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Disparition d'Esther Dingley dans les Pyrénées - "Dans 99,9 % des cas, c'est un accident"

Par Augustin Moriaux

Particulièrement connue en Grande-Bretagne, la grande sportive avait pour habitude de filmer ses randonnées et de partager ses expériences en photo sur ses réseaux sociaux. Seulement, depuis le dimanche 22 novembre, plus aucune nouvelle et la thèse de l'accident est extrêmement privilégiée pour le moment. Ce n'est pas la première disparition dans le secteur des Pyrénées, des sauveteurs estiment qu'il faudra trois à cinq ans pour retrouver le corps si mort il y a.

La blogueuse anglaise était aux alentours de Bagnières-de-Luchon lorsqu'elle est partie en randonnée pour la dernière fois. (Photo de Lionel Bonaventure / AFP)

Un reportage de Thomas Rossi pour Sud Radio.

 

Le mystère demeure autour de la disparition d'Esther Dingley. Voilà plus de trois semaines maintenant que cette blogueuse britannique a soudainement disparu au cours d'une randonnée dans les Pyrénées, dans le secteur de Bagnères-de-Luchon. Accident, mauvaise rencontre ou même attaque d'ours ? De nombreuses hypothèses circulent, surtout dans les médias outre-Manche où le visage d'Esther Dingley, 37 ans, est bien connu. Aujourd'hui, les espoirs de la retrouver en vie sont minces, et c'est bien la thèse de la mort accidentelle qui semble privilégiée.

Malgré d'importantes recherches à grands renforts d'hélicoptère, de drones ou de chiens, le corps de la jeune femme reste introuvable. Mais pour Patrick Lagleize, président de la Compagnie des guides des Pyrénées et ancien sauveteur en montagne, l'hypothèse de l'accident ne fait guère de doute.

"99,9 % des cas, c'est un accident. Si on ne retrouve pas le corps, c'est qu'on n'a pas réussi à trouver ce cheminement psychologique qui l'a amenée quelque part."

 

Sans corps, l'impossible deuil

Pourtant, pour les proches, cette explication est parfois difficile à accepter. Didier Gallot, par exemple, est toujours porté disparu dans les Hautes-Pyrénées, trois ans après ses derniers signes de vie lors d'une randonnée. Et son frère, Alain, ainsi que sa famille, ont tout imaginé. S'il n'est malheureusement pas rare que les corps mettent très longtemps à être découverts, le deuil est impossible à faire pour les proches, en atteste ce témoignage d'Alain Gallot qui a perdu son frère.

"C'est difficile de faire un deuil, sans corps, c'est très difficile. Dans notre famille, un certain nombre d'entre nous restent persuadés qu'il est encore en vie quelque part ailleurs. D'autres se disent qu'il a voulu disparaître et ne plus donner signe de vie et d'autres se disent qu'il a disparu en montagne dans un secteur qui n'était pas celui qui était prévu. Le fait de ne pas avoir d'explication,  c'est très pénible. On en parle tous ensemble parce que rien n'est réglé pour aucun d'entre nous."

 

Dans les Pyrénées, les corps sont retrouvés généralement "dans un délai de cinq ans"

Patrick Lagleize, lui, reste confiant : le corps d'Esther Dingley sera un jour retrouvé.

"Autant dans les glaciers des Alpes, les gens qui disparaissent se trouvent au fond du glacier et réaparaissent quand le glacier descend, ça peut durer vingt à trente ans, autant dans les Pyrénées, on finit par retrouver le corps dans un délai de cinq ans parce qu'il y a quelqu'un qui passait par hasard par-là."

En 2012, le corps d'un jeune homme avait été découvert par hasard, toujours dans le secteur de Luchon, plus de trois ans après sa disparition

 

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