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Drame dans une pizzeria : le conducteur reconnu responsable pénalement

Par Jérémy Jeantet (avec AFP)

Alors que le procureur de la République adjoint de Meaux laissait entendre mardi que l'individu qui a foncé dans une pizzeria en Seine-et-Marne, lundi soir, tuant une fillette, tenait "des propos incohérents", le parquet a annoncé ce mercredi que "sa responsabilité pénale est engagée".

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Le psychiatre l'a jugé pénalement responsable : l'homme qui, après avoir pris de la drogue et des médicaments, a foncé lundi soir sur une pizzeria en Seine-et-Marne, tuant une adolescente et faisant 12 blessés, sera présenté mercredi à un juge en vue de sa mise en examen.

"Le résultat du premier examen psychiatrique met en évidence un syndrome dépressif moyen, mais aucune abolition ni altération du discernement. La responsabilité pénale est donc engagée", a déclaré à l'AFP mercredi la procureure de Meaux, Dominique Laurens.

Le conducteur de la BMW, qui a plongé dans le chagrin le village de Sept-Sorts, à une soixantaine de kilomètres à l'est de Paris, sera présenté à un juge d'instruction mercredi dans l'après-midi, en vue d'une mise en examen pour meurtre aggravé notamment.

Le parquet a requis son placement en détention.

Lors d'une conférence de presse, le procureur adjoint de Meaux a indiqué mardi que les propos "incohérents" tenus par le conducteur, toujours en garde à vue, ne permettaient pas pour l'heure d'identifier le mobile de son acte.

Lundi, peu après 20h, ce vigile de 32 ans domicilié dans la ville voisine de La Ferté-sous-Jouarre, et gros consommateur de stupéfiants, a "délibérément" lancé sa voiture sur la terrasse d'une pizzeria, avant de s'encastrer dans le restaurant, tuant une adolescente de 12 ans.

Parmi les cinq victimes initialement déclarées en état d'urgence absolue - dont le petit frère de trois ans de la jeune fille - l'une d'entre elles, une femme de 44 ans, avait encore son pronostic vital engagé mardi soir.

Mercredi matin, six personnes étaient toujours hospitalisées dans des hôpitaux parisiens.

"Délire de persécution"

L'enquête tente de cerner la personnalité de ce vigile, en arrêt après un accident de travail, et jusque-là connu pour avoir été condamné en 2010 pour conduite en état alcoolique. Célibataire sans enfant, il était séparé de la petite amie avec laquelle il a été en couple pendant trois ans.

Pour la justice, une certitude à ce stade : un mobile terroriste est "totalement écarté". La question s'était d'emblée posée, moins d'une semaine après l'attaque à la voiture-bélier contre des militaires à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).

Mais, pour le reste, c'est le "flou". "L'intéressé tient des propos incohérents", a déclaré le procureur adjoint, Eric de Valroger.

Alors que le conducteur avait dans un premier temps confié avoir pris "une quantité importante" de médicaments dimanche car il "envisageait de se suicider", il s'est décrit comme "hors contrôle" au moment des faits et s'est montré "très confus quant au mobile", a poursuivi Éric de Valroger.

Il se trouve dans un "véritable délire de persécution", et se pensait "suivi", a-t-il ajouté. 

Un dépistage urinaire aux stupéfiants, qui doit être confirmé par une analyse sanguine, s'est révélé "positif" chez le suspect. Le test d'alcoolémie s'est en revanche révélé négatif.

Le meurtrier présumé "avait beaucoup de diplômes, mais ne parvenait pas à trouver du boulot. Dernièrement, il avait travaillé dans le gardiennage", a raconté une voisine, Élise Brunet, dont les enfants sont amis avec lui.

Mardi, des habitants du village se sont succédé devant le restaurant entouré de bâches noires, pour déposer des bouquets et des peluches. À l'abri des regards, des enquêteurs ont effectué des relevés tout au long de la journée. 

Pour cette commune de 491 habitants, "c'est un drame absolu", a lâché Alain Lecomte, premier adjoint au maire, ajoutant :  "Nous sommes sous le choc".

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