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Drame de Millas : "Le gouvernement doit ordonner à la SNCF de tout dire et ne rien cacher"

Par Benjamin Jeanjean

Président de la Fédération des Usagers des Transports et des Services Publics, Jean-Claude Delarue était l’invité du journal de 18h sur Sud Radio pour réagir au drame de Millas qui a coûté la vie à cinq enfants.

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Si le temps de l’émotion est encore loin d’être terminé à Millas (Pyrénées-Orientales) suite au terrible accident entre un car scolaire et un train qui a fait 5 morts et 19 blessés parmi les collégiens présents dans le car, celui de l’enquête a d’ores et déjà commencé. Président de la Fédération des Usagers des Transports et des Services Publics, Jean-Claude Delarue en appelle sur Sud Radio à une transparence totale de l’enquête, et ce pour le bien des familles de victimes.

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"Une chose est certaine : les familles et les Français ont le droit de savoir la vérité et de ne pas atteindre des années et des années pour qu’elle soit révélé. À l’heure actuelle, il y a une émotion générale que partagent des parents, des grands-parents ou des personnes qui ont connu ce genre de tragédies. La douleur des familles va durer, mais pas l’émotion générale, et on risque d’arriver à ce que des procédures durent longtemps. Je prends un exemple précis. Dans le Finistère, à La Roche-Maurice, une dame avait été tuée dans sa voiture sur un passage à niveau. Au début, on a dit qu’elle avait voulu se suicider en se plaçant sur ce passage au niveau. Dix ans après – je dis bien dix ans après ! –, le tribunal a conclu qu’il y avait en fait eu un dysfonctionnement technique qui faisait que le passage à niveaux n’était pas au courant qu’un train arrivait et que, par conséquent, les barrières étaient levées. Dix ans, c’est insupportable", prévient-il.

"Il faut écouter les cheminots de base, qui ont beaucoup de choses à dire"

Selon lui, la SNCF n’a pas le droit à l’erreur dans cette enquête. "Il faut que l’État se rappelle qu’il est l’actionnaire unique de la SNCF. Le gouvernement doit donc lui donner l’ordre de tout dire et de ne rien cacher, y compris ce qui pourrait lui être défavorable. La deuxième chose, c’est qu’il faut écouter ce que dit la direction de la SNCF, mais aussi les cheminots de base, qui ont beaucoup de choses à dire dans différents domaines, mais qui sont bridés par le risque de sanctions...", avance-t-il.

Sur un plan plus technique, Jean-Claude Delarue appelle de ses vœux d’autres moyens de préventions pour sécuriser davantage les passages à niveaux de France, dont 163 sont aujourd’hui jugés dangereux. "Il reste encore 15 000 passages à niveaux en France. Les supprimer tous représenterait un coût astronomique. En revanche, il faut supprimer ceux qui sont dangereux et mettre au point des techniques, qui ont déjà été testées et qui existent apparemment dans d’autres pays, pour permettre en gros d’alerter le train qu’une chose anormale se passe. Surtout, l’alerter suffisamment tôt pour qu’il puisse s’arrêter, car quand un train voit à quelques centaines de mètres un véhicule sur les rails, il freine tout ce qu’il peut mais ça ne change rien...", assure-t-il.

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