Relativement épargné par les questions sur les affaires lors du premier débat télévisé ce lundi soir, François Fillon risque de rapidement revenir à la réalité. Alors que l’ancien Premier ministre a été mis en examen pour "détournement de fonds publics, abus de biens sociaux, complicité et recel de ces délits, trafic d’influence et manquement aux obligations déclaratives" dans l’affaire du PenelopeGate, le journal Le Monde révèle ce mardi soir que le parquet national financier (PNF) a délivré, jeudi 16 mars, un réquisitoire supplétif pour "escroquerie aggravée, faux et usage de faux" aux juges d’instruction en charge de l’enquête (Serge Tournaire, Aude Buresi et Stéphanie Tacheau).
Le couple Fillon a-t-il produit de faux documents ?
Selon le journal, cette décision résulte d’une deuxième perquisition menée en mars à l’Assemblée nationale, lors de laquelle de nouveaux documents ont été saisis. Ces feuilles, signées par Penelope Fillon, comportaient différents calculs d’heures travaillées. "Les enquêteurs se demandent si ces calculs ne constituent pas des faux, établis pour justifier a posteriori les salaires versés à l’épouse du député de Paris et conforter la réalité de son travail d’assistante parlementaire. On ignore à qui était destinée cette déclaration d’emploi et à quelle période de sa vie professionnelle ils correspondent", indique Le Monde.
Pour le Canard Enchaîné, le couple "a carrément signé une fausse déclaration"
Par ailleurs, le Canard Enchaîné indique dans son édition du 22 mars que lorsque Penelope Fillon cumulait deux emplois à plein-temps, entre le 1er juillet 2012 et le 30 novembre 2013, à l’Assemblée nationale et à la Revue des deux mondes, les époux "ont carrément signé une fausse déclaration, certifiant aux fonctionnaires de l’Assemblée que madame ne bossait pas plus d’une trentaine d’heures par mois à la Revue des deux mondes où elle était payée pour 151,67 heures". Contacté par Le Monde, l’avocat de Penelope Fillon, Pierre Cornut-Gentille, s'"indigne des fuites dans la presse" et réaffirme que sa cliente souhaite garder ses premières déclarations pour les magistrats instructeurs.