Quelques heures après la fin de la série d'attaques terroristes à Tèbres (Aude), qui s'est achevée par un assaut des forces de l'ordre au cours duquel l'assaillant a été abattu, le Sénateur LR de la Moselle, François Grosdidier, a réagi sur notre antenne.
"N'importe quelle petite frappe est embrigadée"
Invité de Véronique Jacquier dans notre édition spéciale consacrée aux tristes événements, celui qui est également rapporteur de la commission d'enquête sur l'état des forces de sécurité intérieure a d'abord tenu à adresser un mot aux policiers, gendarmes et autres militaires, qu'il a qualifiés de héros. "Je veux souligner, au nom de notre commission d'enquête sénatoriale, à la fois l'héroïsme et le professionnalisme de nos forces de l'ordre qui ne nous étonne pas quand on les connait", a-t-il ainsi déclaré. "Ils font face à des risques grandissants tous les jours avec des moyens humains, matériels et même juridiques qui demeurent très nettement insuffisants. Quels que soient les progrès accomplis au cours de ces dernières années, on est encore loin de l'effort nécessaire pour faire face et endiguer cette menace multiforme qui ne vient même pas du Levant, ni de l'étranger comme dirait Marine Le Pen, mais qui est devenue une menace endogène. N'importe quelle petite frappe, n'importe quel déséquilibré, n'importe quel délinquant en quête de sens sont récupérés via la toile et les réseaux et sont embrigadés dans ce type d'opération", a-t-il ensuite poursuivi.
"Il y a encore des trous dans la raquette, de façon évidente. Sur le suivi des fichiers S les plus dangereux, les moyens restent pour l'instant insuffisants. Il faudra aussi se poser la question, par exemple, de la surveillance des grands centres commerciaux : faut-il armer ou non les vigiles ? Dans ce cas, il y a des conditions de formation, de recrutement et toute une filière à organiser pour faire face à ces menaces très nouvelles pour eux", a-t-il par ailleurs ajouté, avant de souligner l'importance de la "rapidité de la primo-intervention armée" qui, "en général, enraye le processus de tuerie". "Il faut que l'on ait plus de gens en arme sur le territoire mais ils ne doivent pas l'être à n'importe quelles conditions", a-t-il conclu.
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