Rodrigo Arenas : "c'est une faute que le président de la République soit intervenu hier en parlant de prise d'otages"
Des élèves passent aujourd'hui et demain le rattrapage du bac, sans être sûrs qu'ils devaient vraiment y aller. "Nos standards sont en train d'exploser depuis quelques jours, explique Rodrigo Arenas, co-président de la FCPE, au micro de Patrick Roger. Les parents ne comprennent rien, dans la mesure où c'est une situation extrêmement technique, on n'est pas que dans l'invective politique et l'affrontement entre les enseignants et le ministère de l'Éducation nationale. Nous avons appelé à ce que le chef de l'État s'en mêle, pour pacifier des situations, parce qu'au milieu, il y a les parents et les élèves.
On est extrêmement surpris voire déçu, on considère que c'est une faute que le président de la République soit intervenu hier en parlant de prise d'otages. Dire que les enseignants prennent les enfants en otage alors que ce sont eux qui s'en occupent tous les jours, on est en train de donner une injonction contradictoire. Au-delà de la polémique, on va mettre en place une structure de réception d'appels des parents qui souhaitent aller en justice, parce qu'ils estiment que leurs enfants ont été lésés. La justice n'est pas le ministère de l'Éducation nationale. Il faut prouver que l'enfant a effectivement été lésé, ce qui peut ne pas être le cas".
"Contrairement à ce qu'on dit dans notre pays, le bac n'est pas une note objective"
"Nous n'avons jamais soutenu les enseignants qui font de la rétention de copies, nous avons dénoncé le dialogue de sourds qui s'est mis en place, ce rapport de force, avec les enfants et les familles au milieu qui ne comprenaient rien pour beaucoup. Nous déplorons les dommages collatéraux d'une situation que nous avions prévue il y a des mois. Nous savions depuis des mois que nous arriverions à cette tension. Aujourd'hui, on va accompagner les parents parce que c'est notre job de le faire, mais sur une base objective et pas juste parce qu'ils estiment que leur enfant a été lésé.
Contrairement à ce qu'on dit dans notre pays, le bac n'est pas une note objective : le comportement, l'attitude et le travail des élèves depuis la seconde comptent aussi dans la note, notamment dans les jurys d'harmonisation. C'est cela qui est remis aujourd'hui en question. La France se réveille, en se rendant compte qu'il y a une part de subjectivité dans les notes du bac et qu'il va falloir s'atteler à ça très sérieusement. Il faut en discuter sereinement, et pas dans l'affrontement comme c'est le cas depuis des mois".
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