9 août 2017, peu avant 20 heures. Au volant d’une berline noire, un homme fonce sur des militaires de l’opération Sentinelle à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), faisant six blessés avant de prendre la fuite. Rapidement localisé puis interpellé sur l’autoroute A16 dans le Pas-de-Calais, le conducteur présumé, Hamou B., a reçu cinq balles dans le corps lors de son arrestation. Alors qu’il est encore aujourd’hui dans l’incapacité de répondre aux questions des enquêteurs en raison de son état de santé, le procureur de la République de Paris, François Molins, a donné une conférence de presse ce mercredi pour faire part des avancées de l’enquête.
Un repérage sur place trois jours avant l’attaque
Réaffirmant "le caractère prémédité et terroriste de cette attaque", le magistrat a tout d’abord précisé que Hamou B. était un citoyen algérien âgé de 36 ans, inconnu des services spécialisés mais signalé deux fois en France pour séjour irrégulier et vente de cigarettes de contrebande. Il a également indiqué que le véhicule utilisé lors de l’attaque se trouvait déjà à Levallois-Perret (place de Verdun) le dimanche 6 août, soit trois jours avant le passage à l’acte, roulant à très faible allure entre les véhicules de l’opération Sentinelle et le local de repos des militaires, "comportement qui peut aisément s’analyser comme des repérages préalables", selon lui.
Proche du mouvement tabligh, Hamou B. se renseignait sur la Turquie et la Syrie
François Molins a également délivré plusieurs informations sur le profil jihadiste de Hamou B, "proche du mouvement fondamentaliste tabligh, ou Association pour la prédication, qui prône une vision rigoriste de l’islam". "Les premières analyses d’un téléphone portable retrouvé dans la voiture ont mis en évidence des recherches et consultations sur Internet sur les modalités obtention d’un visa pour la Turquie, sur les hôtels à Istanbul, sur la ville d’Idleb en Syrie, sur des billets d’avion Paris-Istanbul ou encore sur des articles portant sur la légitimité dans la religion musulmane de tuer des musulmans ou des mécréants", a-t-il déclaré.
Enfin, l’analyse d’un autre téléphone portable retrouvé au domicile du suspect a permis de révéler une "douzaine d’image relatives à l’État Islamique (drapeaux, images de dirigeants ou d’idéologues...)" qui démontreraient un "intérêt récent mais certain pour les organisations islamistes".