À peine remise des nombreux feux de forêts qui ont émaillé l’île et tout le sud de la France cet été, la Corse est de nouveau la proie des flammes depuis plusieurs jours, notamment dans la région de la Balagne (au nord de l'île). Alors que 1600 hectares de maquis ont d’ores et déjà brûlé et que 27 départs de feux ont été recensés en un seul jour, deux de ces départs ont eu une origine criminelle. De quoi exaspérer Christophe Graziani, maire de Bigorno (Haute-Corse), qui a décidé de porter plainte contre l’omerta et la complaisance générale.
"J’espère que ce sera la première pierre à l’édifice, et que les mentalités pourront évoluer dans notre région pour aller vers la dénonciation lorsque les personnes seront témoins des actes de ces incendiaires qui allument des feux et brûlent notre terre. (…) J’encourage les autres maires de Balagne à déposer plainte avec moi. On est bien plus forts quand on est plusieurs, et ils ont été beaucoup plus durement touchés que moi. Sur ma commune, j’ai eu 8 hectares parcourus par les flemmes, avec des départs de feux en bordure de piste qui mènent au massif au-dessus du village. Ça ne laisse donc pas de place au doute : c’est un incendie criminel", déclare-t-il ce lundi au micro de Sud Radio.
Pour ce maire, il faut en finir avec la loi du silence bien ancrée dans les mentalités corses. "Prenez l’exemple des incendies de cet été. Pour l’essentiel, ils ont eu comme départs de feux les routes départementales, qui sont extrêmement fréquentées. J’ose espérer qu’à l’avenir, quand des gens seront témoins de ces actes, ils n’aient pas peur de dénoncer ces personnes. Il faut que la peur change de camp. C’est aux incendiaires d’avoir peur, pour qu’ils y réfléchissent à deux fois avant d’allumer un feu", annonce-t-il.